jeudi 27 mars 2008

SUPPOSITOIRE MODE D'EMPLOI : INTRODUIRE AU MOMENT DE LA CRISE (LA FORME TORPILLE ASSURE UNE INTRODUCTION PARTICULIEREMENT HEUREUSE).



Notre bon gouvernement continue sa politique de modernisation et, après la fonction publique, le code du travail et tant d'autres, c'est aujourd'hui la modernisation du système de santé qui est à l'ordre du jour avec, comme échéance, l'été 2008 afin de pouvoir mettre en place cette modernisation dès l'année 2009.

Nous sommes bel et bien dans une accélération des réformes, comme l'a voulu notre président au sortir du résultat de l'élection municipale et non pas, contrairement à ce qu'il aurait voulu croire (enfin, selon ses dire même si un journal comme le canard enchainé affirme qu'il a bien compris, en privé, la signification de ces résultats) face à une volonté des français clairement exprimée... Il faut passer vite les réformes afin qu'elles soient oubliées à l'horizon 2012 !

C'est étrange comme le mot modernisation peut être suspect lorsque l'on regarde le résultat des modernisations entamées précédemment... On a donc tout lieu d'être inquiet face à la tentative mise en place de nouvelle modernisation aujourd'hui...

La modernisation consiste systématiquement en une remise en cause des acquis des plus pauvres en faveur des plus nantis... Modernisation sociale qui aboutit au paquet fiscal (heures sup détaxées pour le salarié -gain quelques euros- et pour le patron ; dé fiscalisation en faveur des plus nantis...) ; modernisation du code du travail qui aboutit en une remise en cause des droits des salariés à se défendre et en une remise en cause du droit syndical qui, s'il est loin d'être parfait, avait au moins le mérite de pouvoir servir aux plus combattifs pour se protéger des retombées patronales lorsqu'ils revendiquaient l'application du code du travail, et suppression de toute retombées juridiques à l'encontre des patrons voyous (voir mon post ici) ; ...

Alors, quid de cette nouvelle modernisation concernant le droit pour tous à être en bonne santé, à être soigné lorsqu'ils sont malades, y compris pour les plus pauvres ?

Le rapport final, le projet de loi, ne sont pas encore tombés et n'apparaitrons que dans quelques semaines, voir quelques mois, mais on peut craindre, face aux rapports commandés pour la préparation de cette nouvelle réforme et face aux discourt de notre bon président et de sa si maladroite ministre, le pire. Surtout en sachant que, comme souvent lors de la présentation des pires décrets, cette réforme ne sera rendue publique que pendant les vacances d'été...

Je vous livre ici quelques points de ces rapports et quelques uns des commentaires de nos gouvernants pour que vous puissiez vous aussi vous faire une idée de ce qui nous attends...

Dans ce cadre, trois chantiers seront conduits par la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot : garantir l'accès aux soins de tous, tous les jours, sur tout le territoire ; mettre en place les agences régionales de santé ; et réformer l'hôpital. Cela a l'air beau, mais il faut attendre le développement du projet pour commencer à se faire une idée de cette réforme.

On commence, en effet, par mettre en place des commissions, des états généraux de la santé, chargés de redéfinir le rôle pivot de la médecine générale et de sa coordination. Le but étant de regrouper les médecins dans des maisons de la santé pluridisciplinaires et de redéfinir leurs modes de rémunération. Pourquoi pas ? Et bien, accepteriez-vous de ne pas avoir le choix, à partir du moment ou vous avez choisit une branche professionnelle, de votre lieu d'affectation, de ne pas avoir le choix de votre mode de vie ? C'est ce qu'on va imposer aux médecins libéraux, soit disant... Difficile à croire, voilà un projet qui, s'il était mené à bien, soulèverait bien des protestations et qui, nous pouvont en prendre dès aujourd'hui le pari, sera très vite abandonné ! Et pourtant, c'était surement le moins pire des points de cette réforme (je n'ai pas dit le meilleurs, attention) !

Par contre, sur ce « chantier », il est certain que les points soulevés par notre président, eux, resterons bien en place, à savoir la maitrise des dépenses, en particulier s'agissant de prescription de médicaments et d'arrêts de travail. En gros, il sera demandé aux praticiens de réduire leurs prescriptions de médicaments au détriment du confort du patient (enfin, si le fait de ne pas souffrir est un confort)voire de déréguler une grande partie des médicaments, et de réduire encore la durée, le nombre d'arrêts maladies prescrits (déjà que, pour une grippe, vous ne disposez souvent que de trois jours d'arrêt et reprenez le travail avec une fièvre dépassant souvent les 38°), arrêts qui seront encore plus contrôlés par la sécurité sociale malgré une réduction drastique des effectifs...

Cette maitrise des dépenses aboutira encore une fois à un dé remboursement de certains médicaments, après les nombreux dé remboursements déjà mis en place et surtout après la franchise médicale qui, elle, sera renforcée...

Autre préoccupation de notre président repris dans cette réforme, la place respective de la solidarité, de l'assurance et la responsabilité individuelle. Moins de remboursements de la part de la sécurité sociale et la mise en place d'un système de santé qui ne sera plus basé sur la solidarité mais sur un système à l'américaine avec une place prépondérante des assurances particulières. Pourquoi les riches paieraient-ils pour les pauvres ? Et pourquoi les assurances privées seraient-elles écartées d'une manne financière qui, quoi qu'on en dise, est énorme ? Un « panier de soins » serait mis en place limitant le nombre de consultations remboursées dans un premier temps. De même, une remise en cause de la prise en charge à 100 % des affections de longue durée est à l'étude, ainsi qu'une remise en cause du remboursement tout court en cas de comportement à risque ayant déclenché l'infection ou étant responsable de l'accident de la vie.
A l'étude également, une séparation entre les soins et la dépendance, moins rentable, elle, permettrait aux assureurs privés de laisser les frais de celle-ci à l'état, ne gardant que le plus juteux.

Enfin, dernier point important de cette réforme, la remise en cause des hôpitaux. Ceux-ci seront régionalisés, donc plus d'implication de l'état, avec un rôle encore plus important donné aux directions qui ne sont plus constituées de personnel soignant mais de gestionnaires formés à la rentabilité (avec le succès que l'on connais) ; une modification des statut est prévue, rapprochant ceux-ci des entreprises de droit privé et surtout les contrats liant le personnel soignant à l'hôpital seront de droit privé, enfin, la rémunération des médecins se fera... à la performance ! Remarquez, grâce à la tarification à l'activité pour les courts séjours voulue par notre président, tout sera fait dans les hôpitaux publics afin de réduire au maximum la durée d'hospitalisation au détriment des risques non seulement concernant la santé du patient, mais aussi des risques sanitaires liés à l'activité, ce qui permettra d'augmenter le nombre de patients reçus sur une année sans avoir à augmenter le nombre de lits, au contraire, même...

Que de belles choses dans cette nouvelle modernisation !

Et tout ça dans le but d'un « retour durable à l'équilibre de l'assurance maladie ». Est-ce le même retour que celui que vous nous promettiez lors de la mise en place du plan de juillet 2007 et qui devait permettre à la sécurité sociale de faire 417 millions d'économie à la fin de l'année 2007*, monsieur le président ?

Alors, en ce qui concerne le fameux trou de la sécurité sociale, je vous conseille de lire ou de relire mon précédent post ici sur ce sujet, mais il faudrait encore être sourd et aveugle pour continuer à croire à cette hydre que l'on nous présente. Les chiffres parlent d'eux même (cf ici).














* La ministre de la Santé, de la jeunesse et des sports et le ministre du Budget, des comptes publics et de la fonction publique ont présenté le 4 juillet un plan de redressement de l'assurance maladie. Les mesures contenues dans ce plan devraient permettre de réaliser une économie de 417 millions d'euros d'ici à la fin 2007 et d'environ 1,225 milliard d'euros en année pleine. Elles concernent les parcours de soins, les arrêts-maladie, les médicaments, l'hospitalisation et les professionnels de santé. Ce plan doit permettre de limiter le déficit de l'assurance maladie en améliorant sa gestion. (source ministère de la Santé, de la jeunesse et des sports)
[ 4 juillet 2007]

mardi 25 mars 2008

QUAND ON VOIT LE PRIX DU BIFSTEACK, ON COMPREND AISEMENT POURQUOI, EN INDE, LES VACHES SONT SACRÉES (Inconnu)

ou la continuation de ma petite critique de la société ordinaire...

Je vous avais laissé au levé du lit, considérant mes états d'âme footballistiques et vous apitoyant sur mon triste sort de pauvre penseur limité de ce début de vingt-et-unième siècle. Mais la vie est ainsi faite que l'on n'a pas le temps nécessaire pour se lamenter sur son propre sort. Ma femme, m'ayant sorti de la torpeur dans laquelle je me trouvais alors, m'avais rappelé que je devais profiter de ce jour de repos pour aller faire les commissions... Ah, qu'il est loin le doux temps ou l'Homme, tel le valeureux chevalier rentrant de croisade, pouvait se permettre de glisser les pieds sous la table de salon, sirotant un doux breuvage jaunâtre pendant que sa femme s'affairait aux tâches ménagères ou partait faire les courses ! Aujourd'hui, en fait de chevalier, il ne reste que celui qui s'étale sur l'étiquette du camembert des croisés...

Ma liste à la main, me voilà parti vers le plus proche discounter de mon domicile. En fait, l'image est belle mais fausse, car c'est avec un complet je m'en foutisme que j'ai sorti la voiture pour faire les 500 mètres qui me séparent du dit magasin. J'arrive sur le parking, plein, comme d'habitude et je dois encore faire 500 mètres de plus pour me garer... devant chez moi. Je redescend la rue, pensant à cette dure côte que je devrais monter dans 30 minutes si tout va bien et je me présente devant la porte automatique qui ne s'ouvre pas. Un énorme panneau barre l'entrée sur lequel est écrit « pour cause de vent, veuillez accéder au magasin par la porte latérale ». La tramontane souffle, aujourd'hui. Pas un vent normand dépassant difficilement les 30 km heures, non, la vraie tramontane soufflant à plus de 100 sur les plaines et s'engouffrant dans les rues escortée de cette vague de froid que nous envoient, jaloux de notre beau soleil, les départements plus au nord, celle qui décorne les boeufs déjà près pour la corrida pour poser les cornes sur la tête de ceux qui iront la voir. Pardon, on ne dit pas « des boeufs » par ici, on dit « abruti » ou « toro », tout dépend...

Je me dirige donc d'un pas alerte sans me méfier, ce qui est un comble, et j'entre triomphant... dans la porte qu'il ne fallait pas pousser mais tirer, chose que l'on a oublié de mentionner au quidam.

Je peste, je ronchonne, attitude au combien habituelle chez moi et je tire cette porte avant de pousser le tourniquet pour pénétrer le magasin tel un fier Siffredi. C'est alors que je m'aperçois que j'ai oublié mon caddy (vous avez remarquez comme la sémantique est une chose extraordinaire ? Depuis le passage à l'euro, tout s'est européanisée, tout objet a vu son nom anglicisé, pour faire européen alors que l'Angleterre refuse d'appliquer l'euro ! Avant, il n'y a pas si longtemps puisque ça a moins de 10 ans, la baguette était à 3,50 francs et vous poussiez un charriot, aujourd'hui la baguette est à 1,05 euros et vous poussez un caddy). C'est extraordinaire, l'euro ! Depuis, tout est payant, même le caddy et moi, je n'ai pas de monnaie... Donc, je passe par la caisse afin d'obtenir un jeton pour pouvoir faire mes courses. J'ai l'impression d'avoir à demander l'autorisation d'avoir le privilège de faire mes courses ici alors que c'est mon argent qu'ils vont me pomper.

Je ne sais pas si ça vous fait le même effet qu'à moi, mais, ces derniers temps, quand je voie les étiquettes de prix, j'ai la sensation qu'on est revenu aux francs... C'est peut-être d'ailleurs pour ça que le prix n'est plus indiqué sur le produit lui-même, afin de ne pas vous effrayer quand vous déposez vos articles sur le tapis de la caisse. D'ailleurs, ils ont tellement peur de vous effrayer que, de plus en plus souvent, le prix n'est plus indiqué nulle part ! Il faudra que je propose à Murphy d'ajouter une nouvelle loi à ses tables : c'est toujours pour le produit que vous voulez que le prix n'est pas indiqué (ou alors ailleurs et en tout petit) et c'est toujours à ce moment que les bornes tombent en panne !

Je passe rapidement devant l'étal de fruits et légumes, bien trop cher pour moi, en fermant les yeux pour ne pas me laisser tenté et c'est là que j'explose le talon d'une pauvre grand-mère en extase devant les carottes qu'elle ne peux s'offrir au regard de sa maigre retraite. Désolé, je m'excuse et offre à cette pauvre dame de lui offrir un kilo de carotte afin d'égayer sa mine et ses longues soirées solitaires. Puis j'entre dans le rayon frais. J'avais quitté mon manteau, profitant de la chaleur tropicale du rayon fruits et légumes, mais le froid me saisit et j'enfile prestement celui-ci, m'attendant à voir surgir un phoque ou un ours blanc au coin d'un des frigo. Non, rien, ni personne d'ailleurs. Je suis surpris et heureux, le rayon est vide ainsi quasiment que les autres et je me réjouit, heureux de pouvoir faire tranquillement mes courses loin de la cohue.

Le piège se referme doucement sur moi... Là, c'est un sachet d'ourson de guimauve qui me saute dessus, ici, j'ose prendre une lessive plus chère ne voulant pas me contorsionner pour aller chercher le dernier bidon de la pas chère qui est tout en haut et tout au fond. Devant les fromages, je suis fait ! Mon péché mignon me saute à la gorge, m'obligeant à prendre plus que de raison... et c'est avec le double de ce qui est marqué sur la liste que je me rend encore penaud vers la caisse.

Horreur ! Je comprend pourquoi le magasin était vide ! Tous m'attendaient à l'unique caisse ouverte ! Et c'est au fond d'une ligne de retraités, derrière une vingtaine de ces petits vieux pas pressés que je me morfond, regardant le bac de glace fondre sur le dessus du charriot, pardon, du caddy...

Une énième petite vieille me double, son sac de croquette pour chat à la main, et c'est alors que je vais protester que je reconnais ma claudiqueuse de tout à l'heure. Je me tait et me ratatine lentement mais surement, sentant venir sur moi le poids des ans et l'âge de la retraite. Sur, je serais petit vieux avant d'avoir atteint le tapis de caisse. La caissière en rajoute, attrapant le micro et demandant d'une voix peu engageante « Nadine, tu peux me dire le prix du mou de veau, ça passe pas ». Je prie que le papier hygiénique ou les tampons de ma femme aient été bien référencés. Nadine arrive, à peine plus jeune que la majorité des clients et repart avec le mou qu'elle serait bien en peine de réveiller... Le temps passe, les clients à la caisse moins. Le mou est passé et j'aperçois enfin le bout du tapis sur lequel le client qui me précède a prit le soin de poser la barre de séparation sur laquelle est marqué « caisse fermée ». La caissière a du me voir blêmir et me rassure, non, elle ne ferme pas de suite. Plus que trois devant moi et je peux enfin poser mes articles que je sors l'un après l'autre du caddy. C'est alors que je pose le dernier que je vois arriver deux autre caissières...

Bon, trop tard !

Enfin, c'est mon tour ! Si jusqu'à présent, la caissière a été d'une lenteur extrême, elle a du sentir mon empressement et j'ai du mal à suivre, jetant le pack de lait sur la boite des oeufs afin de ne pas engorger une sortie de caisse inversement proportionnelle au tapis d'avant... Enfin viens le moment de l'addition... Encore cette impression d'être revenu aux francs... Je demande en souriant à l'aimable caissière s'il font des facilité de paiement : 4 fois sans frais ou crédit sur dix mois. Elle ne semble pas apprécier la plaisanterie et je ravale mon sourire. Moyens de paiement ? Par carte ! Elle attends devant moi que j'insère la carte dans l'appareil, sans doute un peu rêveuse devant l'image et m'annonce, deux minute après que l'appareil ai affiché « tapez votre code » : « vous pouvez taper votre code ! ». Merci, je sais lire et j'avais d'ailleurs commencé à le faire ! Bien sûr, la carte ne passe pas et ma caissière (je dis ma maintenant que nous avons parlé d'insertion, nous sommes un peu plus intimes) s'empare prestement de ma carte pour la frotter sur un pull douteux... Croyez-vous qu'on ai expliqué à ces dames qu'introduire de l'électricité, fut-elle statique, peut être fatal à une carte qui ne se veux plus magnétique depuis longtemps mais dispose maintenant d'une puce extrêmement fragile face à de telles agressions ? Toujours est-il que ça marche et que je repars, poussant mon caddy en remplissant mes sacs. Dans la manœuvre, j'ai faillit attraper l'autre cheville de ma mamie de tout à l'heure... Je rentre, épuisé après avoir été plus de trois heures dans ce magasin, vers chez moi, chargé comme une mule. Ma femme m'attend. :
« tu as été bien long ! J'espère au moins que tu as pensé au râpé, il m'en faut pour faire la quiche... »

dimanche 23 mars 2008

AVANT, ON AVANCAIT DANS LA MAUVAISE DIRECTION, MAINTENANT, ON RECULE DANS LA BONNE (Ernest-Antoine Seillière)

Attention, ce post est long mais nécessaire et, à aucun moment, il ne s'agit d'un canular, je vous laisse juger, c'est édifiant !

Au moment ou notre président nous annonce qu'il faut non seulement maintenir le cap des réformes mais qu'il faut l'amplifier et l'accélérer, il est peut-être temps de vous présenter l'une d'elle, joliment appelée « modernisation du code travail ».

Je vais ici vous énumérer et tenter de vous expliquer les 44 points de la feuille de route de ce gouvernement, feuille de route préparée, vous vous en doutez, par Laurence Parisot, présidente du MEDEF (le document complet est disponible ici) :



















Sur le contrat de travail :
1 – l'abolition du contrat de travail au profit d'un contrat de mission : le contrat de travail deviendrait alors un objet imprécis, devenant caduc dès l'instant qu'une mission précise est énoncée

2 – Abolition de l'obligation de fournir un contrat de travail : suppression de la possibilité pour un salarié employé en CDD de demander une requalification du CDD en CDI pour non respect du contrat dès lors que les termes de ce contrat n'apparaitrons plus nulle part, l'employeur aura la possibilité de faire ce qu'il veut et le salarié sera corvéable à merci

3 – Création d'un contrat de mission : le CDI sera alors révoquable unilatéralement par l'employeur quand il le veut et sans motif valable tel qu'une faute à partir du moment ou celui-ci estimera que la mission confiée au salarié est accomplie (je n'ai plus besoin de toi, je te jette comme un kleenex)

4 – Pas de requalification du CDD en CDI en cas de non observation, de la part de l'employeur, d'une des clause du contrat (cela va de la clause la plus légère à la non observation des horaires de travail ou de la durée du travail ou encore même du poste pour lequel le CDD a été conclus) : dois-je vraiment commenter ceci ?

5 – Pas de requalification du CDD en CDI si l'accroissement temporel de travail pour lequel un poste a été créé deviens définitif, c'est à dire aucune certitude pour un salarié qui fait bien son boulot et qui, de par son travail, pérennise le poste pour lequel il a été embauché de voir son CDD transformé en CDI

6 – Possibilité d'avoir recours à plusieurs CDD pour occuper un poste sur lequel l'activité est permanente : plus de nécessité d'embauche d'un seul CDI, une entreprise pourra fonctionner uniquement avec du personnel en constante précarité

Sur les modifications concernant le contrat de travail :
7 – En cas de non réponse dans un délai de 1 mois après modification du contrat de travail, la modification est considérée acceptée : jusqu'à présent, c'était le contraire !

8 – En cas de fusion, toute modification du contrat de travail se fait de fait avec un appui légal : si une boite rachète la votre et que le salaire est plus bas, on pourra en toute légalité baisser le votre, ce qui est illégal à l'heure actuelle

Sur le licenciement individuel (et là, on ne rigole pas) :
9 – La présomption d'innocence doit s'appliquer au patron licencieur : si vous avez été licencié pour faute lourde et que vous entamez une procédure, tant que le procès n'est pas terminé, vous serez présumé coupable de cette faute avec les conséquences concernant les assedics et autres que ça implique... Et on connait la lenteur judiciaire dans ce pays... Jusqu'ici, cela permettait le doute... Surtout que ici, la présomption d'innocence est totalement ôtée au salarié alors que celui ci a été accusé par un homme qu'on ne peut qualifier d'impartial !

10 – Abolition de la nullité du licenciement : c'est à dire abolition de la possibilité de réintégration d'un salarié. Si un délégué syndical est trop combattif et qu'il refuse une compensation financière pour quitter l'entreprise, le patron aura la possibilité de licencier sous n'importe quel motif puisque, hormis une compensation financière qu'il aura à payer, il pourra se débarrasser définitivement de ce gêneur, même si le caractère abusif et illégal de ce licenciement est reconnu !

11 – Légiférer sur les départs négociés afin de les rendre légalement possibles et reconnus : un peu de sous et hop, tu dégage... Et quand un peu représente si peu pour les patrons et tellement pour un salarié...

12 – Revenir à un régime de droit commun des transactions

13 – Rétablir la portée libératoire du solde de tous comptes : comme avant, et même pire ! Vous aurez intérêt de bien lire votre solde de tous compte parce qu'une fois signé, pas de possibilité de contester les sommes versées, même si vous vous apercevez tardivement qu'il vous manque les congés payés ou le prorata du 13ème mois ou des heures sup ou une partie de la prime de licenciement...
Les dernières mesures sont prises, bien sur, dans l'unique but de désengorger les tribunaux et nullement, vous l'aurez bien compris, dans le but de se libérer de toute possibilité de recours juridique...

Sur l'inaptitude au travail :
14 – en fait, on fait du trois en un :
suppression des deux visites à la médecine du travail, les médecins du travail étant incompétents (ils ne comprennent rien et appliquent mal la loi) : sans commentaire, les médecins du travail eux même jugerons de ça
l'abolition de l'obligation de licencier un salarié dans le mois qui suit la déclaration d'inaptitude sous peine d'être obligé de reprendre le versement du salaire (le salarié en inaptitude devait être licencié dans le mois de la déclaration mais n'était pas payé pendant ce mois) : en gros, un salarié inapte ne sera pas licencié mais pas payé non plus, ce qui l'obligera à démissionner, et ce qui ne coutera donc plus rien en terme de prime de licenciement, à l'entreprise
l'abolition de l'interdiction de licencier pour inaptitude physique les salariés enceinte, protégés (CE, DP ou délégué syndical) ou en CDD : là encore, cela appelle-t'il un commentaire ?

15 – Le risque d'inaptitude physique n'a pas à être supporté par l'entreprise dès lors qu'il n'est pas de son fait, mais par la collectivité : la prime de licenciement sera donc versée par l'état (ne serais-ce pas de l'interventionnisme, ça ?)

Sur le harcèlement moral :
16 – Qui doit disparaitre du code du travail, laissant la place au code civil : la procédure en civil est très longue (des années, voire dizaines d'années), couteuse et difficile à comprendre pour le commun de nos citoyens, voilà une façon de montrer la réelle volonté du MEDEF concernant le harcèlement... Contrairement à ce qu'ils disent, ils ne sont pas contre, il faut juste que ça ne se voit pas !

Sur la situation juridique de l'employeur :
17 – On reprend l'article 8 et on l'applique aussi sur l'externalisation, c'est à dire que le fait de ne pas vouloir ou pouvoir suivre une entreprise qui déménage n'aboutira pas à un licenciement mais vous obligera à démissionner

Sur le marchandage et le prêt de main d'oeuvre :
18 – Possibilité pour un employeur de prêter ses salariés à une autre entreprise dès l'instant que ce n'est pas son activité principale : voilà le retour des négriers...

Aahhhh, le salaire !

Sur la détermination du salaire :
19 – Les textes concernant l'égalité de salaire entre homme et femme n'étant pas assez précis pour ne s'appliquer qu'à ce cas, le préciser : par contre, toute autre discrimination est possible ! Youpi ! A bas les gros – maigres – blonds – gauchers... Seule l'appartenance ethnique est exclue de cette liste non exhaustive, officiellement, puisqu'elle est civilement et lourdement sanctionnée

20 – Réaffirmer la liberté des salaires au dessus des minimas légaux : à même travail, pas même salaire !

Sur le SMIC :
21 – Annualisation du SMIC et prise en compte de tous les éléments de salaire y compris les primes : vous touchez le SMIC (1000 € par mois net) mais vous avez un treizième mois ? Grâce à nous, le minimum légal viens de descendre à 923 € !

22 – Le calcul des augmentations du SMIC doit se faire par un organisme indépendant (privé, donc un patron !) et sur les gains de productivité des salariés non qualifiés et plus sur la croissance (c'est à dire sur rien, la productivité des salariés non qualifiés n'évoluant que très peu, au contraire de la productivité des salariés qualifiés)

Par contre, l'état pourra toujours mettre la main à la poche par des primes pour l'emploi ou autre afin d'augmenter des salaires que les patrons vont baisser, on l'a vu au point 21.

Sur la durée du travail :
23 – Maintien des dispositions concernant les garanties minima en matière de repos quotidien (11h consécutives), de repos hebdomadaire (35h consécutives) de congés payés annuels, de durée maximum du travail hebdomadaire (48h en moyenne sur 7 jours), de durée du travail de nuit (8h en moyenne par période de 24h) et de temps de pause dès lors que le temps de travail journalier est supérieur à 6 heures (20 minutes) : bon, vous voyez, j'ai été mauvaise langue, sur les 23 premiers points, il y en a quand même un qui n'est pas tout à fait négatif, sauf que...

24 – Des accords collectifs d'entreprise ou de branche fixerons le taux ainsi que le seuil d'application des heures supplémentaires : on libéralise le taux (2 ou 3 % ça suffit bien) et on le met en place à la 47 ème heure avec l'aval du seul syndicat qui reste, vu que de toute façon, grâce au point 10, celui qui gênait a été viré et, même si ça nous a couté des sous, on va les récupérer ici...

Sur la représentation :
25 – Suppression de l'unité économique et sociale : il sera alors beaucoup plus facile de camoufler ses bénéfices en les réinjectant dans une autre unité de production sans que personne ne le sache mais aussi de camoufler la préparation de plans de licenciement globaux ainsi que de tuer dans l'oeuf toute tentative d'unification de la lutte

26, 27, 28 et 29Les représentations du personnel (CE DP et Délégués Syndicaux) seront remplacés par une délégation unique, le Comité de Dialogue Social, élu pour 4 ans : outre le fait qu'on voit beaucoup plus de choses à trois que seul, c'est une remise en cause extraordinairement arrogante du délégué syndical et de tout contre pouvoir qu'il est encore possible de maintenir dans une société avec un peu d'implication. Nulle doute que les confédérations vont adorer ce passage !

30 - Les règles de fonctionnement pratique de cette instance doivent être fixées par accord, sur la base d'une liste de clauses à insérer obligatoirement , à défaut d'accord, il convient d'appliquer le minimum légal : enfin, comme on l'a vu jusqu'ici, ce qui en reste, c'est à dire pas grand chose !

31 – Les informations concernant l'entreprise à fournir à cette délégation doivent toutefois être modulés en fonction de l'effectif de l'entreprise. En deçà de 250 salariés, elle peuvent être fournies oralement (!) : plus aucune possibilité pour les représentants du personnel de contrôler le fonctionnement de leur entreprise. Seul Dieu le père le peut !

32 – reprend la mesure 27 sur une durée de mandat de 4 ans

33 – Possibilité d'avertir par voie d'affichage les organisations syndicales de la tenue de ces élections : outre le fait qu'il ne s'agit plus d'une obligation, c'est la voie d'affichage qui est la plus hallucinante puisqu'elle écarte, de fait, les organisations non encore représentées au sein de l'entreprise !

34 – Suppression de l'obligation concernant les annonces publiques des élections des représentants (on va dans le sens du point 33) et simplification des documents à fournir : quoi ? Plus de chiffres concernant le personnel ?

35 – Vous allez halluciner, là : Alignement du droit du travail sur le droit BOURSIER concernant la confidentialité des informations fournies aux représentants du personnel mais aussi droit au chef d'entreprise de cacher une partie des éléments concernant l'entreprise aux représentants : non seulement on ne dit que ce qui nous arrange, mais en plus, vous n'avez pas le droit de le répéter !

36 – plus d'obligation de consulter les représentants du personnel pour mettre en place un accord collectif : et avec qui cet accord va-t'il être négocié ?

37 – Le président du comité des représentants du personnel (l'employeur par défaut) peut fixer seul l'ordre du jour de ce comité en cas de désaccord : si le chef d'entreprise ne veut pas parler de quelques chose, il a avec ce point, la possibilité de museler ce comité !

38 – Si un expert est nommé (il en aura fallu du courage à notre comité pour en arriver là), il le sera d'un commun accord entre le chef d'entreprise et le comité, sinon, il sera désigné par le TGI (rien que ça, et pourquoi pas le tribunal international de La Haye ??? Sur que, conformément aux points 9 à 13, ça aidera à désengorger la justice)

39 – Réduire le contingent d'heures de représentation au prorata de la réduction du temps de travail : plus qu'une seule représentation au lieu de trois et on réduit le nombre d'heures disponibles pour préparer la défense des travailleurs

40 – Paiement de ces heures au taux normal : tiens, je suis pas totalement contre celle-là !

41 – Si la totalité du budget alloué aux instances représentatives (CE ici) n'est pas utilisé, le reliquat sert à payer les heures de délégations : ou comment faire payer aux salariés leurs propres cadeaux de noël, pour schématiser un peu

42 – La périodicité des réunions est portée à 3 mois : c'est bien suffisant pour ces c.. de salariés !

43 – Que celui qui a compris ce texte me fasse signe, là, je sèche ! Alors je vous le livre brut de démoulage : L'accord qui crée le comité européen doit pouvoir supprimer le comité de groupe, sans qu'il soit nécessaire d'obtenir son accord, comme c'est le cas dans la situation actuelle.

et enfin 44 - Les sanctions pénales doivent être réservées aux cas les plus graves de manquement délibéré aux principes fondamentaux du droit du travail. : non seulement ils viennent de supprimer le code du travail, mais en plus, ils se dé pénalisent totalement !

Alors, c'est vrai que ce post est long, mais les attaques sont importantes et, pour ceux qui pourraient croire à un canular ou à une exagération, je leur conseille d'aller sur le site du MEDEF ici pour lire ce magnifique document de 33 pages ! Et ce document n'est rien d'autre que la feuille de route de notre gouvernement pour moderniser notre société. D'ailleurs, une partie des mesure ici présentées sont dans le projet de loi sur la modernisation sociale de notre président, que le MEDEF a applaudit chaleureusement (ça aussi, c'est sur le site du MEDEF...)

Pour la suite, je vous recommande vivement la lecture détaillée du rapport Virville à la suite, c'est tout aussi édifiant !

Alors, aujourd'hui, à la veille du quarantième anniversaire de mai 68, il serait peut-être temps de nous rappeler à leur souvenir et de mettre un peu le souk avant que ça soit eux qui nous achèvent...

L'AVANTAGE D"ETRE INTELLIGENT, C'EST QU'ON PEUT PASSER POUR UN IMBECILE ALORS QUE LE CONTRAIRE EST TOTALEMENT IMPOSSIBLE (Woody Allen)

Ce matin, je me suis réveillé moins bête qu'hier ! Un miracle ! L'hémisphère droit de mon cerveau commandant en totale opposition le côté gauche de mon corps s'était soudainement éveillé à la vie... Pour l'hémisphère gauche, j'attends un peu. Un demi cerveau fonctionnel, c'est déjà beaucoup plus que pour la majorité de mes concitoyens ! Et vous savez quoi, ma première réflexion a été pour la victoire de Quarquefou contre l'OM ! Je me suis assis sur le bord de mon lit, l'esprit encore vague d'une nuit trop courte et je me suis dit :

« -Alors ce club de CFA 2 a battu l'ogre marseillais ! Et moi, dans mon coin d'héxagone, je m'en fout ! Mais alors, à un point ! C'est donc là le seul rêve de ces presque nantais que de voir leur club de foot gagner la coupe de France ? Mon dieu, comme cela est petit... »

C'est vrai, on pouvait rêver grand ! Gagner au loto, épouser un top model, être élu président de la république (voire les trois en même temps pour certains grands rêveurs qui, réalisant leurs espoirs nous plongent en plein cauchemar)... Tout est possible, quand on rêve, aucune limite au dédales de nos pensées les plus folles ! Mais gagner un match de foot ! C'est donc là le rêve fou d'une majorité de mes compatriotes ?

Puis je me suis levé, me grattant par réflexe un endroit bien précis que la bienséance publique et les modérateurs éveillés m'interdisent de nommer.

Face à ce café noir trop chaud, ma tartine à la main, mon esprit vagabondait toujours, parcourant le monde à la vitesse de la lumière. Tiens, ça me fait penser à Einstein, maintenant que l'intelligence m'est venue ! Hier encore, j'aurais eu l'esprit vide, le regard hagard du sud (Béziers est trop loin du nord pour accomplir ce jeu de mot trop facile, désolé) flottant au dessus de la table arrêté par la boite de faux beurre que ma femme laisse trainer devant moi pour me rappeler que j'ai encore quelques kilos de trop. Donc, Einstein qui parlant de la théorie et de la pratique disait (attention, remarquez l'exploit, j'arrive à placer maintenant une citation qui n'a rien à voir avec le texte -ou presque- ailleurs qu'en titre ! Ce que c'est que l'intelligence !) « la théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique ; rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi ! » Tout comme notre gouvernement !

Ou en étais-je, moi ? Oui, au café-tartine et à l'esprit qui vagabonde ! Un détour au Tibet pour, au sommet de l'Everest, souffler et éteindre leur ridicule flamme olympique. Avez-vous remarqué que, dès qu'il s'agit d'abrutir une foule, on n'est jamais loin d'un stade et qu'un évènement, que dis-je, un exploit sportif est en cours ! Le Tibet brule ! Oui, mais il y a les JO ! La France coule ! Oui, mais il y a Quarquefou (ou l'OM ou Lyon mais jamais le PSG, pas assez fédérateur de petits rêves, sauf pour ces rasés fachistes qui saluent leurs joueurs colorés d'un haussement d'épaule tellement violent que le bras suit).

Un détour au Tibet, disais-je donc pour ceux qui me suivent encore, un passage au dessus de Washington le temps de lâcher un superbe gâteau matinal que j'avais mis la nuit à préparer au dessus de la maison blanche pour souhaiter un bon anniversaire à Georges et à ses millions de copains morts, un passage au Groenland pour saluer mes futurs ex-copains bébé phoques bientôt plus à l'aise sur un podium de haute couture aux côté d'un Lagerfield momifié et de ses tops anorexiques tous juste bon à faire rêver les amoureux de clinquant et me voilà revenu devant mon café qui ne fume plus, contrairement à moi...

Pour en revenir aux tops, je me demande depuis ce matin, depuis donc, pour ceux qui ont tenu jusque là, que je suis devenu intelligent, qui peut bien ressentir le moindre éveil sexuel face à ces genoux cagneux, à ces seins minuscules et flasques, à ces faces digne de recevoir les honneurs d'une chanson de Mickael Jackson (We are the world -en français, pour toi, Ethiopie-). Franchement, Casta, oui, il y a de quoi rêver, mais celles là, tiens, ça ressemble au rêve franchouillard que je citais au début : c'est petit !

Mon esprit est ensuite parti visiter la France ! Toulouse, Lyon, Strasbourg, Marseille... Ah non, pas Marseille ! Déjà que leur club a perdu face au petit poucet, mais en plus, ils ont chopé la Gaudinite le week end dernier ! Grave comme maladie ! Une altération totale de tout esprit critique, une trépanation virale presque inguérissable ! Ils en ont au moins pour 6 ans de souffrance ! C'est simple, la seule maladie pire, c'est la juppénite ! Tellement proche d'alzheimer qu'il y a des risques énormes pour que le malade la garde fort longtemps ! Remarquez, dans les deux cas, il y a un attachement et une dépendance forte au sport en général et au foot en particulier qui s'installe !

J'en étais là quand ma femme m'a interpelé : « tu rêve ? »

Et là, j'ai réalisé que mon intelligence foutait le camp ! Je rêvait, oui, et de quoi ? De FOOT !

Alors vite, je me dépêche de jeter mon expérience sur la toile avant de retomber dans les limbes de l'oubli, regardant Pernod à la tv, un de ses frère à la main, et attendant le soir avec impatience pour aller voir un match de... Rugby ! (et oui, à Béziers, on a pas de foot, nous !)

DU TORTILLARD AU TGV, EN PASSANT PAR LE CORAIL ET L'OMNIBUS, LES TRAINS CHANGENT, LA VACHE RESTE (Vincent Roca)

Guillaume PEPY, président de la SNCF annonçait, lors de sa nomination à la tête de ce groupe que « la compétitivité n'était pas suffisante car il y a trop de frais de structure et trop de gâchis dû à la rigidité des organisations et des métiers ». Selon lui, la SNCF aurait besoin d'un électrochoc...

Il est vrai que, au vu de ce que nous présentent les médias, la situation n'est pas fameuse. Le fret qui pomperait le chiffre d'affaire, les grèves à répétition qui seraient un frein extraordinaire et propageraient une image rétrograde de la SNCF... Encore heureux, ces fonctionnaires, d'avoir un emploi stable, une retraite de bonne heure et des avantages mirobolants... C'est du moins ce qu'il ressort de la vision que les médias apportent de cet organisme d'état.

Seulement voilà, entre la réalité des médias et les chiffres présentés cette semaine, il y a un fossé ! En effet, la SNCF publie ses résultats financiers et là, le discours réservé aux actionnaires, dont l'état, n'est plus le même !

Pour l'exercice 2007, la SNCF présente un bénéfice de 1,04 milliard d'euros, soit une progression de 184 % par rapport à 2006 (un peu plus de 500 millions de bénéfices, ce qui, au dire de certains experts, était une bonne année) et ce pour un chiffre d'affaire de 23,7 milliards d'euros (soit une progression du chiffre d'affaire de 8 %). Le ROE (pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, vous pouvez consulter ce post) est de 13,5 % soit équivalent à celui d'une grande banque française d'un point de vue rentabilité des capitaux placés. D'ailleurs, tous les services, hormis le fret, sont en très nette progression (+4,5 % pour les grandes lignes, +4 % pour le ter... Pour le fret on compte un déficit de 240 millions d'euros, soit l'équivalent de 1 % du CA).

Et comment se traduisent de tels bénéfices dans la réalité quotidienne de la SNCF ? Simple : pas de nouveaux investissements, pas d'augmentation de salaire, à croire que tout est fait pour augmenter encore le rendement des capitaux, comme c'est le cas dans une entreprise du privé... D'ailleurs, si les salaires ne suivent pas les bénéfices, des dividendes ont, par contre été versées aux investisseurs, l'état en premier... Pour tenter de calmer un peu l'ardeur du personnel, on a quand même, du bout des lèvre, évoqué la possibilité d'étudier le fait d'introduire une participation aux bénéfices au sein de l'entreprise SNCF... Avec un peu de chance, ce ne sera pas des promesses sarkoziennes...

Maintenant, une chose dans tous ça me gène quand même... Et si l'état voulait introduire la privatisation de l'entreprise SNCF, ne s'y prendrait-il pas autrement ? Bénéfices records, possibilité d'obtenir de fortes dividendes, possibilité d'augmenter le ROE par la suppression de certaines branches (fret) et certaines gares pas assez rentables, voir de réduire le personnel en ne remplaçant pas les départs en retraite, privatisation déjà des services dépendants tels que l'entretien, la réparation... Voilà de quoi aiguiser fortement l'appétit des loups de la finance mondiale...

Alors, bien sûr, on connait la facilité avec laquelle le personnel peut se mettre en grève. Mais, vous l'avez déjà vu, ne serait-il pas aisé de faire croire à la population que les motifs de cette grève sont illégitimes ? Avec l'assentiment des médias, il est facile d'orienter une bonne part de la population. La meilleure preuve étant que 52 % de la population a quand même cru que Sarko ferait un bon président et qu'il les défendrait grâce à la tv...

On nous aurait menti pour ça mais, promis, pour les grèves, c'est pas pareil...

Et si les grèves SNCF étaient légitimes ? Et si le personnel se battait réellement pour maintenir un service de qualité, débarrassé des obligations rentables capitalistes ? Et si, pour une fois, au lieu de réfléchir en troupeau, on faisait marcher un peu nos cellules grises ?

Parce que, si on s'en tiens au faits et aux preuves, pour le moment, on est obligé de constater que, si les médias nous ont trompé sur de très nombreux sujets, notamment sur les sujets concernant la finance et le capitalisme, obéissant, en cela à la voix de leur maitre, on est bien en peine de trouver des preuves concernant un mensonge ou une omission de la part des grévistes...

En cette veille de commémoration de mai 68, je tenais, pour ma part, à assurer ce personnel de mon soutien et à le féliciter pour son attitude courageuse à l'heure ou, pour une majorité d'entre nous, il n'est pas question de se soulever pour refuser d'être traité en esclave, et qu'il est plus facile d'envier celui qui ose le faire que de lui dire qu'il a raison et de se lever à ses côtés...

Alors oui, monsieur PEPY, la SNCF a besoin d'un électrochoc, mais pas pour ce que vous pensez, au contraire, mais pour finir de s'éveiller et lutter plus fort encore contre un avenir privé qui ne pourrait être bon, ni pour ses salariés, ni pour ses usagers !

lundi 17 mars 2008

INRCYOALBE NON ?

Sleon une édtue de lUvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dnas un mtos n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la dreneire siot à la bnnoe pclae. Le rsete puet êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porbèlme. C'est prace que le creaveu hamuin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.

JE SUIS UN GAUCHER CONTRARIANT, C'EST PLUS FORT QUE MOI, IL FAUT QUE J'EMMERDE LES DROITIERS (Pierre Desproges)

Je voulais pousser un coup de gueule. Et puis, tout bien réfléchit, je me suis dit : « non ! Tu ne peux pas ! A une époque ou, pour exister et avoir une chance de passer chez Delarue, il faut appartenir à une minorité méconnue, ignorée,même, tu as la chance d’appartenir à la plus ignorée des minorités… ». Enfin, jusqu’à présent !

Je suis GAUCHER !

Il y a encore quelques années (dizaines d’années, d’accord), on aurait tout fait pour me dissuader d’utiliser quotidiennement cette main que l’on voulait sale. Aujourd’hui, c’est tout juste si l’instituteur, pardon, professeur des écoles (vous modifierez vous-même la sémantique de ce terme suivant l’époque ou vous lirez ma prose, l’évolution étant trop rapide pour moi), si le professeur des écoles, donc, relève le paquet d’encre informe que l’élève gaucher traîne derrière cette main qui glisse sur la feuille à la poursuite des mots. J’ai moi-même des souvenirs douloureux de copies sur lesquelles j’avais malheureusement tenté le stylo à plume tant à la mode à mon époque. Et c’est en abonné, que je traînais mes 0 acquis sur présentation du devoir. N’avez-vous jamais remarqué que, s’il est aisé de tirer ses traits de gauche à droite, il est par contre périlleux de les pousser de la main gauche et de tracer ces magnifiques lettres que la tranche de la main cachera immédiatement dans une tentative désespérée d’extraire à notre vue cette écriture maladroite. Et par la même étalant l’encre à peine sèche sur la largeur de la feuille. Non, décidément, l’écriture est une chose malaisée pour les gauchers, sauf à apprendre l’Arabe ou le Chinois…

Ne pensez pourtant pas que ces mots que vous lisez sont tapés directement et uniquement sur le clavier de mon ordinateur (dont, au passage, le pavé numérique et la touche ‘entrée’ sont à droite). Non ! J’aime me faire mal et c’est écrit à la main, sur calepin premier choix, que je jette d’abord mes pensées à l’aide du même bic choisit après moult pérégrinations pour son encre à séchage instantanée.

J’ai tenté récemment, cédant enfin à la mode du « c’est fait pour toi donc c’est mieux », le stylo pour gaucher. Catastrophe ! Si la forme ergonomique de la chose procure, à la prise en main, une agréable sensation, force m’a été de constater que l’objet en question sortait de l’esprit d’un droitier ! L’idée est louable (enfin, vu le prix, on pourrait plutôt dire créditable –couché word, je met ce mot si je le veux !-) mais pas une seconde le créateur n’a pensé à l’étalage aussi élégant que celui effectué par une presse people. Et c’est muni d’une encre humide sur la feuille que la chose est proposée. A la fin de la première ligne, vous remerciez votre tendre d’avoir pensé à racheter du détachant en allant faire les courses et espérez que ce sera suffisant pour récupérer la manche de votre pull préféré (Loi de Murphy – quand un corps est plongé dans l’eau, le téléphone sonne) maculée de cette substance bleue.

Venons-en à la pléiade de produits « pour gaucher » proposés. Je n’ai jamais compris l’utilité de la plupart d’entre eux et, si je reconnais l’incontestable confort apporté par le ciseau pour gaucher évitant à celui-ci, moi en l’occurrence, la crise de nerfs liée à toute découpe à effectuer, je ne vois pas trop l’utilité du stylo sus cité. Je n’ai aucun problème pour tenir mon Bic malgré l’absence d’études ergonomiques dédiées au gaucher. Pas plus, je suppose que le droitier ! L’inconfort ne viens pas du stylo, mais de la direction prise par celui-ci quand il exprime mes pensées.

Tout aussi incompréhensible pour moi, la souris pour gaucher. J’avoue, après l’expérience désastreuse liée à l’achat du stylo, ne pas avoir eu envie d’en tenter une nouvelle… Mais, qu’a t’elle d’extraordinaire cette souris ? Je n’éprouve aucune difficulté particulière avec celle, basique, que je possède une fois celle-ci passée, au désespoir de ma femme, du côté gauche du clavier. Les touches sont-elles inversées ? Quand on nous demande de cliquer droit, doit-on, parce qu’on est gaucher, cliquer gauche dans un soucis ergonomique ? Non, décidément, le fait de me servir d’une souris standard ne m’a jamais posé de problème… Ni d’avoir le cœur à gauche, ni même de voter à gauche…

Décidément, pour la plupart des produits réservés à la nouvelle élite dont je fais partie, je ne voie pas plus d’intérêt que pour cette horloge pour gaucher que j’ai acquis et qui provoque toujours la stupéfaction avant l’hilarité malgré son inutilité flagrante : Elle tourne à l’envers ! Et je ne peux m’empêcher de penser que les créateurs de tous ces objets sont plus intéressés par le bénéfice à tirer de ces couillandres que de leur réelle utilité.

Bref, on nous prend, nous, gauchers, pour de parfais imbéciles ! Bon sûrement pas toujours à tord puisque j’ai moi-même acheté cette horloge…

C’est oublier un peu vite qu’une étude scientifique a révélée que les gauchers seraient plus intelligents, d’un point de vue pratique, que les droitiers.

Pas étonnant quand on vit dans un monde ou tout vous est opposé, vous vous adaptez ! Et sans parler d’intelligence, le gaucher va acquérir une adresse de sa main malhabile à un point que le droitier ne sera pas capable d’égaler.

Alors, je m’excuse pour tous les droitiers qui ont tenu jusque là, mais, voyez-vous, c’est scientifiquement prouvé, nous sommes meilleurs que vous !

ON EST LES CHAMPIONS (BIS)
ON EST, ON EST, ON EST LES CHAMPIONS !

dimanche 16 mars 2008

QUI ETES VOUS ? (Alzheimer)

J'ai changé !...

J'ai plein de gens autour de moi. Tenez, le petit chauve en bas, à gauche. Il n'y a pas si longtemps, je ne pouvais pas le voir et c'était réciproque. Et puis, succès oblige, le miens d'abord, le sien récemment, il nous a fallu nous rapprocher. Surtout que c'est un des rares à en avoir eu un peu, de succès ! Alors, j'ai pas trop le choix... Bien entendu, s'il n'avait tenu qu'à moi, il pouvait bien aller se faire f... ce C... JE VAIS QUAND MÊME PAS M'EMM ... HEIN ? Quoi ? Ah oui, c'est vrai !

J'ai changé !...

Mon ami Tom m'a appelé. Un étranger ! D'habitude, j'aime pas les étrangers, mais Tom, c'est pas pareil ! D'abord, il est riche et puis il est drôle ! Ah ! Avec ma nouvelle petite femme, on arrête pas de se le dire ! Qu'est ce qu'il est spirituel, ce type ! Par contre, des fois, je comprend pas tout. Je me demande s'il est pas un peu alcoolique ! Il n'arrête pas de nous parler du bar ! Oui, mais lequel ? Ce que j'ai compris, c'est que ce serait une petite association qui aurait besoin d'un peu de sous...Je leurs ai dit : « faites une demande de subvention, je vous appuierai, j'ai le bras long ! » Benoît était là aussi, ça a eu l'air de vachement l'intéresser. Gentil, Benoît, mais un peu cul serré ! Je vais lui raconter une ou deux blagues salaces qu'un ami m'a fourgué, ça va les dérider, lui et sa crosse ! Jolie, la crosse ! Toute dorée à l'or fin ! Et avec ses grands chapeaux, ça vous a une de ces classes ! J'ose pas mettre des trucs comme ça pour aller au boulot, mais j'avoue que j'y pense en me rasant le matin... Tiens, ce sont de vrais potes, ces deux là ! Au boulot, il doit y avoir un petit remaniement du conseil d'administration, faudra que je pense à les proposer ! Ca nous changera un peu des grOS C. QU'ON A QUI ARRETENT PAS DE ME FAIRE C... SURTOUT L'AUTRE, LE PREMIER DE LA CLASSE, TOUJOURS A SE CROIRE SUPERIEUR... Ah, pardon, c'est plus fort que moi, ça m'a échappé, mais...
























J'ai changé !...

Tiens, au conseil d'administration, il parait qu'on va avoir l'autre ! L'éléphant... (LoL) Mamie écrase les prouts, mammouth écrase l'école ! Je rigole ! C'est encore une idée à moi ! Ca a fait bondirre tous le monde dans la boite mais à la maison, on a bien ri avec maman ! Je dois avouer que c'était le but ! Et puis, quelques animaux, dans ce cirque, ça fera plus classe, plus étincelant ! (LoL) Moi, ma spécialité, c'est la magie ! De la main gauche, je met le feu aux poudres, de la droite, je fais apparaître des pigeons et, occupé comme je le suis, j'arrive quand même à faire disparaître votre portefeuille et à vous faire les poches ! Tout en même temps ! Fort, non ? Mais il y a un truc ! Je ne vous dirai pas lequel... Ma grande spécialité, c'est la boite magique. J'arrive à tout faire disparaître derrière son rideau de fumée ! Bon, des fois, je manque de pratique ! L'autre jour, je faisais disparaître un stylo mais tous le monde a vu le truc ! Ca a bien fait rire ! Remarquez, il était joli, ce stylo ! Pensez, un MontBlanc ! C'est la classe ! J'aime ce qui est cher et voyant ! C'est mon côté beauf qui ressort ! Il y en a même qui disent que j'ai les goûts d'un ouvrier qui gagne au loto à la boite ! MAIS JE LES EMM..., S'ILS SONT PAS CONTENT, ILS N'ONT PAS A RESTER PRES DE MOI ! SI ILS ONT HONTE, QU'ILS SE CASSENT CES.. ces... pardon...

J'ai changé !...

Non, c'est vrai, c'est joli quand ça brille, non ? Bon... pardon...

J'aime bien mon boulot. Des vacances tous les deux mois et, quand je bosse, on m'envoie un peu partout. Des fois, c'est bien, il y a plein de trucs à visiter : la jungle amazonienne, les parcs africains (même si des fois le guide est un peu chiant mais, depuis que j'ai changé, j'ai plus le droit de dire du mal des noirs, enfin, au boulot seulement)... Et puis les vacances, je me débrouille pour emmener maman dans de jolis endroits qui font rêver. J'ai plein d'amis d'un peu partout, alors je paie pas le logement ! A charge de revanche ! Et puis, pour le trajet, avec le boulot, on a des prix en charter 1ere classe. Les avions sont pas terrible mais je négocie avec le CE pour avoir le tip top... Au moins l'équivalent des grandes lignes américaines... Top classe ! Bon, des fois, c'est moins bien, pour le boulot. Tenez, l'autre jour, il a fallu que je me tape une visite d'usine ! Tous ces gueux comme dit mon ami Philippe ! J'aime pas ! Et puis, travail oblige, je suis obligé de sourire et de serrer des mains. Ca me crispe ! Ca me donne des tics nerveux rien que d'y penser ! Et puis, aucune culture, aucune éducation ! On a été dans une grande exploitation agricole, alors là, aucun respect ! Je suis resté un peu, commerce oblige, mais j'ai quand même abrégé ! Et l'hygiène, bonjour ! Quand je pense que l'autre grand endormi que j'ai remplacé quand il est parti à la retraite faisait tout son chiffre d'affaire là dedans ! Comment il a fait ? Pire, il y retourne encore par plaisirs ! Ca tiens du masochisme, là ! Moi, j'y arrive pas ! Je me suis un peu emporté, là bas... Ca l'a mal fait et on a foiré la vente du week-end dernier cause de ça ! Non, parce que les gens, ils s'en foutent, que votre produit ne vale pas un clou, ce qu'ils achètent, c'est un sourire et une poignée de main ! Et là, la poignée de main était molle, quand au sourire... L'autre faux cul qui lorgne sur ma place me l'a dit « faut changer, sinon, le client, il va chez la concurrence » (même pas français, ça). Bien obligé de me conseiller, celui-là ! La place ne vaut que s'il y a des clients, sinon il récolterait que dalle ! Non mais, vous vous rendez compte, il va même jusqu'à démarcher les clients en mon nom pour pas que le chiffre d'affaire chute trop ! Fayot ! Bon, j'ai quand même été obligé de faire amende honorable ! Tenez, l'autre jour, une petite des banlieues qui m'insulte ! Enfin, elle m'a juste ignorée, mais c'est tout comme ! Avant, je lui aurais mis un coup de boule ou je lui aurais envoyé les vigiles pour qu'ils la sortent ! Sur, en plus, qu'elle avait pas ses papiers ! Mais le client me tenait à l'œil et j'ai fait celui qui voyais rien... C'est que ça s'est su, le coup de l'exploitation agricole ! Une réputation, ça se défait plus vite que ça se fait ! Alors je serre les dents pour faire voir que j'ai changé !... jusqu'à la vente de dimanche !

Par contre, si je la foire, j'envoie tout chier !!!

Remarquez, si je la réussit aussi !!! Lol

SI CA SEMBLE TROP BEAU POUR ETRE VRAI, ALORS CA L'EST SANS DOUTE (Schiffer-Crawford)

La catastrophe vécue par la société générale, avec l'affaire Kierviel, était-elle inévitable ? La direction de ce groupe n'était pas au courant que de telles pratiques avaient lieu au sein de ses établissements ?

On peut sérieusement en douter ! Et ce doute porte même, en économie, un nom : le ROE !

ROE (Return On Equity – rendement des fonds propres). En gros, il s'agit de rendement du capital investit. Qu'est ce que c'est ? Le capital investit par l'actionnaire au sein de l'entreprise doit être rentabilisé, rapporter ! La rentabilité a même été fixée à un taux de 15 % qui est appliqué depuis le début des années 90. Et c'est là que la perversité du système commence. En effet, ce taux est à rapprocher d'un taux tel que celui concernant l'intérêt à long terme sur des actifs sans risque (emprunts d'état servant à établir le taux de votre livret caisse d'épargne) qui ne rapporte, lui, que 4 %. Alors, comment passe t'on de 4 % à 15 % ?

Dans une entreprise créatrice de biens de consommation, la solution consisterait à augmenter la productivité par salarié sans augmenter le salaire, à augmenter le prix de vente du produit fini, à diminuer le coût d'achat de la matière première nécessaire à la production, à délocaliser afin de réduire le coût de production... Solutions nombreuses et cumulables qui permettent, un temps seulement ,puisque le résultat sera reversé à l'actionnaire mais ni au salarié (pas d'évolution du pouvoir d'achat), ni à l'investissement (rentabilité en baisse du fait de l'obsolescence des outils), de maintenir un taux de rendement important.

Mais voilà, la Société Générale ne créé pas de produits de consommation !

Quelle est la vrai source financière d'une banque ? Une banque gagnera de l'argent en pariant sur les cours de la bourse. Or, la rentabilité moyenne, en pariant sur la variabilité des cours de la bourse n'est, sauf période exceptionnelle, ce qui n'est pas le cas, que de 4 % à 6 %... sauf à prendre des risques élevés lors de ses placements. Il faut donc en conclure que, pour atteindre un ROE de 15 %, une banque doit, fort logiquement, prendre de tels risques !

Et la société générale annonçait, par exemple pour 2004, un ROE de 16,48 % !!!

Pour P. Artus (directeur des études économiques de la caisse des dépôts et consignations) et M.P. Virard (rédactrice en chef du magazine Enjeux-Les Echos), une entreprise qui rémunère ses fonds propres 10 % à 12 % de plus « ne peut qu'avoir pris des risques exceptionnels et excessifs dans des opérations de trading » (propos tenus en 2005 dans « le capitalisme est en train de s'autodétruire » ed. La Découverte). Ils ajoutent que « le danger est... que les investisseurs ne soient pas conscients » de l'existence de tels risques, à moins qu'ils « soient suffisamment friands de rendements élevés pour éviter de se poser davantage de question sur leur fondement réel ».

Comme vous pouvez le voir, tous les éléments de l'affaire Kierviel sont en place. De là à penser que ce trader n'a fait qu'appliquer une politique nécessaire à l'obtention de résultats dans le cadre d'un rendement exigé de 15 % et qu'il n'est certainement pas le seul à appliquer cette politique, il n'y a qu'un pas !

Maintenant, que la direction ne soit pas au courant de telles pratiques, pourquoi ne pas l'imaginer... Sauf que :

- Les Etats Unis, dénonçant, entre autres, de telles pratiques, ont mis en place, en 2002, la loi Sarbanes-Oxley suite aux affaires WorldCom et Enron
- Le FMI (Fond Monétaire International) a, en juin 2005, tiré le signal d'alarme face aux pratiques liées à la recherche de rendement maximum qu'est le ROE
- Gérhard Schröder, alors chancelier Allemand, a sermonné le PDG de la Deutsche Bank en 2005 face à la volonté de celui-ci d'amener son ROE au dessus de la barre des 25 %. Le chancelier s'était alors inquiété et lui avait demandé de réfléchir à ses « devoirs envers son personnel comme envers la nation »

Fait inquiétant, la Société Générale n'est pas la seule dans ce cas car, selon l'agence de notation Fitch Rating, 32 des 100 premières banques européennes ont affiché un ROE supérieur à 15 % en 2004 (SG 16,48 % ; DEXIA 16,37 % ; BNP-PARIBAS 14,28 % pour ne citer qu'elles) !

Alors, si le système est connu, pourquoi une telle affaire ? Syndrome du bouc émissaire ? Intérêts supérieurs ? Couverture de survie ? Ecran de fumée ? A presque 5 milliard de perte, difficile à imaginer... Le rôle de la justice serait peut-être déjà de répondre à cette question... En attendant, je vous laisse vous faire votre propre opinion...

L'ADULTE NE CROIT PAS AU PERE NOEL, IL VOTE (Pierre Desproges)

Le droit de vote, bataille de nos anciens... On a pris pour habitude, ces derniers temps, de critiquer les abstentionnistes, de se servir d'eux et de leurs prêter des intentions, des idées, qui sont loin de refléter la réalité. Mais travestir celle-ci arrange !

Pour notre président, l'abstention ne constituerai pas un camouflet à sa politique... Il n'est qu'à faire ses comptes, d'ailleurs, pour se faire une idée du bien fondé de ce discourt. On s'aperçoit rapidement que les voix qui manquent, hormis les 15 % qui s'étaient abstenus lors de l'élection présidentielle, manquent surtout à l'UMP !

Etait-ce bien des voix de droite lors des élections de 2007 ? Ou bien plutôt une réaction face au désert idéologique du PS et à ses batailles arrivistes ?

Ces votants, ou plutôt ces non votants, ne feraient alors que reproduire, face à un président représentant plus son appareil et sa propre personne que la France et ses habitants, ce qu'ils ont fait au PS un an plus tôt... « Je vote à droite parce que le PS me déçoit ; je suis déçu par la droite donc je ne vote plus ! » Et là, la réaction des abstentionnistes deviens miraculeusement une critique directe à la politique menée par ce gouvernement, ce qui est ,sans doute possible, plus proche de la réalité.

« élection piège à cons » ou « ne pas voter peut provoquer un président grave » ?

A vrai dire, je serai plutôt partisan de la première maxime. En effet, voter, c'est porter le candidat qui représente le mieux ses idées ! Et je suis toujours abasourdi quand je voie un ouvrier voter à droite ! Et c'est là qu'entre en jeu le piège à cons, télévisuel bien trop souvent. Quoi de facile, pour un candidat, soutenu par le plus puissant porteur d'idée –et de temps de cerveau disponible- qui existe, que d'atteindre la plus haute fonction ? Il n'y a qu'à voir les chiffres du CSA sur le temps de parole des hommes politiques : Sarkozy a monopolisé l'antenne deux fois plus que ses adversaires lors des mois précédents les élections... Et il bat, par la même occasion, le record du nombre de passage télévisés sur un an détenu par son prédécesseur.

Le pire, c'est qu'à aucun moment il n'a menti sur le programme qu'il portait et sur les réformes qui y étaient liées. Il n'y a qu'à ressortir ce programme pour s'apercevoir que les grandes lignes y sont bien présentes. Alors, pourquoi voter pour lui ? Avez vous entendu parler de ces réformes, tout du moins de celles qui sont le plus décriées à l'heure actuelle, à une heure de grande écoute, lors d'un journal télévisé par exemple, avant l'élection ? Il y a fort à parier que non ! La puissance du média télévisuel a patiemment et efficacement fait son travail de décervelage et c'est en troupeau fier que les citoyens se sont rendus aux urnes, non pas pour porter leurs idées, mais pour applaudir le joli discourt sur fond de « j'ai changé ». Et c'est là que le piège se referme et que, contrairement à la deuxième citation, c'est voter qui a provoqué un président grave.

Je modère immédiatement mes propos. En effet, voter pourrait s'avérer utile si on arrêtait le « vote utile ».

Quand quelqu'un me dit qu'il n'est pas normal que, dans notre société, des gens n'aient ni toit, ni repas ; qu'il n'est pas normal que, travaillant dur, un salarié ne puisse que juste survivre alors que l'actionnaire de sa boite touche des milliards et que les bénéfices de cette entreprise ont augmentés sur une base à deux chiffre, j'ai tendance à le trouver plus sympathique que celui qui me dit qu'il ne faut pas écouter ce gauchiste et qu'il va falloir encore plus me serrer la ceinture. Et j'irai plus facilement déposer mon bulletin de vote pour le premier que pour le deuxième, surtout en sachant que le deuxième appartient à la famille des actionnaires et profiteurs, ou du moins en est tellement proche qu'il profite directement de l'augmentation des bénéfices. Mais peut-être suis-je torturé ???

Quand au gauchisme, qui sera le sujet d'un de mes prochains post, savoir que celui qui taxe ainsi le premier sus cité appartient à la classe de ceux qui m'exploitent me donnerai plutôt tendance à avoir confiance en ce système qui prendrait aux riches pour donner aux pauvres (schématisons un peu, voulez-vous) !

Alors je reconnais que l'expérience soviétique (je n'ai sciemment pas dit communiste, le système en place n'ayant pas grand chose à voir avec le communisme imaginé par Engels, Marx et autres) me rendrait prudent et attentif aux agissements de chacun. Mais se servir du système soviétique pour critiquer toute pensée « gauchiste », c'est oublier un peu vite qu'Hitler a été élu DEMOCRATIQUEMENT et qu'un tel amalgame nauséabond pourrait être utilisé pour critiquer la démocratie...

Alors, nécessité ou pas du vote ?

Oui, il est nécessaire car, et il ne faut pas se leurrer, il est une arme pouvant servir, lorsqu'elle est bien utilisée, à ralentir l'évolution catastrophique du système régissant notre société.

Non, car quel qu'en soit le résultat, il ne pourra pas abolir ce système ou tout au moins une partie de ce système, pour essayer d'en instaurer un plus digne pour l'humanité, les intérêts de certains –de ceux qui détiennent le pouvoir, l'armée et l'ensemble des institutions- sont trop importants et trop engagés pour qu'ils laissent ce changement s'opérer et c'est par la rue, massivement, unitairement et intelligemment, que ce changement pourra se faire.

POUR LA CAROTTE, LE LAPIN EST LA PARFAITE INCARNATION DU MAL (Robert Sheckley)

Gauchiste, le mot est lâché...

Pour Lenine, le gauchisme était la maladie infantile du communisme. Forte de son entreprise de récupération sémantique, la société capitaliste a récupéré cette citation pour la détourner, la dénaturer et la coller allègrement à tous ceux qui ne pensent pas dans son sens. On a ainsi vu des ministres socialistes, bien enracinés dans une bourgeoisie caviardesque, se faire traiter de « gauchiste » par des députés éructant, bavant presque, outrés que l'on puisse leur voler leur place, leur argent, leur position de mâle dominant (cochez la mention inutile).

On a ainsi pu voir toute une frange militante extrêmement de droite reprendre en coeur ce mot qu'ils veulent injuriant : GAUCHISTE ! Au point même d'en oublier simplement tout argument, tout développement d'idée, toute réflexion, même.

C'est tout, monsieur ? C'est un peu court !

Communiste, Leniniste, Trotskiste, Anarchiste, Maoiste, Guevariste, j'en passe des bons et des moins bons... Tout pour eux est gauchiste.

Mais, c'est quoi, un gauchiste ???

« Vous n'avez pas retenu vos leçons d'histoire ! Et Staline, c'était un horrible dictateur ! »

Biiiip ! Mauvaise réponse !

Puisque ces gens nous traitent d'ignare, qu'ils aient au moins la politesse de ne pas nous prendre pour de parfais imbéciles analphabètes... Et puisqu'il est question de leçon d'histoire, sortons nos cahiers et révisons ensemble...

Déjà, pour information, ceux que Lénine appelait gauchistes étaient ceux qui se trouvaient... à sa gauche. Trotsky, oui, pourquoi pas... Mais là, il y a un léger problème idéologique par rapport à l'amalgame cité plus haut. « Staline et Trotsky, même sac ! » Sauf que, pour Staline, Trotsky était de droite et vendu à la bourgeoisie (mais de gauche pour Lenine, vous suivez ?). Il l'a d'ailleurs chassé de Russie, pourchassé de par le monde avant, enfin, de le faire assassiner au Mexique, sans oublier, au passage, de faire décimer une bonne partie de sa famille. Copains comme cochons, ces deux là !

Bon, mauvais exemple. « Alors Lenine, tiens ! Lui et Staline, même sac ! » Encore raté ! Pour Lenine, Staline était dangereux, incontrôlable et ne manquerait pas de faire basculer la révolution de 17 d'une tentative d'amélioration générale à un enrichissement personnel, ce qu'il fit dès la mort de Lenine !

« Euh,.. Mao ? » Ah oui, mais non ! Staline aurait bien récupéré la Chine dans son giron si Mao ne s'y était pas opposé...

« Oui, mais il y a les idées ! Les idées gauchistes, c'est Staline ! » Lequel ? Le Staline copain de Trotsky ? De Lenine ? Du Che ?

« C'est l'extrême gauche, et les extrêmes, c'est pas bien ! »

Bien, donc, après avoir voulu assimiler l'inassimilable, on tente, encore sémantiquement, de faire pire. Les gauchistes, c'est des fachos ! Et par là même, le FN deviens une des composantes de l'extrême gauche ? C'est Jean-Marie qui va être content d'apprendre qu'il est devenu internationaliste et qu'il se bat pour la régularisation de tous les sans papiers !

Mais cette idée de gauche/droite n'a aucune valeur ! On est capitaliste ou communiste, socialiste ou Gaulliste... Mais pas de droite ou de gauche ! D'ailleurs, s'il devait y avoir un point politique central, définissant un côté droite et un côté gauche et correspondant à une tendance de pensée qui serait « plus du côté du prolétariat » pour les uns et « plus du côté du patronat » pour les autres, le centre serait plus que fluctuant, évoluant sans cesse et à la vitesse d'une idée qui traverse une tête (et chez certains, ces idées passent tellement vite qu'elles ne s'arrêtent même pas), et notre Bayrou national serait champion du monde du 100 m afin de rester bien au centre. De plus, l'extrême gauche, le gauchisme, serait (et est d'ailleurs) extrêmement proche du prolétariat... et l'extrême droite extrêmement proche du patronat ! Je pense quand même que me Parisot se sent plus proche de Sarkozy que de Le Pen !

Dans cette idée, pour l'extrême gauche, on aurait la surprise d'accueillir quelques personnalités connues : V. Hugo, L. Blum, J. Jaures, bref, que des socialistes de la fin du 19eme siècle ou du début du 20eme. Vous savez, le socialisme, dont un des concepteur spirituel est... Karl Marx !

Parce qu'au fond, le problème viens de là ! Gauchiste, monsieur, pour ces gens là, c'est communiste !

Ceux qui ont lancé l'expression péjorative savent de quoi il est question ! Il faut effrayer la population afin d'enrayer le risque de basculement vers une idéologie qui ne leur serait pas favorable, loin s'en faut ! C'est que les têtes pensantes de cette société ont bien étudié et étudient encore les écrits de Marx et qu'ils n'ont pas intérêt à ce que la population s'aperçoive de la supercherie qu'on leur vend, grâce à un usurpateur nommé Staline qui n'a jamais eu la moindre esquisse de geste afin de mettre en place un système communiste. Enfin ! Il suffit d'avoir lu l'introduction, voire même les résumé de dos d'un livre de Marx, d'Engels ou d'un autre penseur du communisme pour se rendre compte que cet égoïsme, ce despotisme Stalinien ne peut être comparé à l'idéologie communiste, maintenant que l'on sait ce que cet homme était capable de faire !

L'idéologie est pourtant belle : partage des richesses, partage du travail et des fruits qui y sont liés, que ce soit en terme de bénéfice, de réduction du temps de travail ou autre..., une éducation et une culture réellement ouverte à tous, des loisirs offerts à tous...

C'est idéologique (utopiste même) ! Mais la trouvez vous vraiment si belle votre société ou les gens meurent de froid dans la rue, se nourrissent dans les poubelles, se suicident parce qu'on leur a fait un prêt de trop ou parce que leur patron les harcellent, se font assassiner au travail (saviez-vous, détail amusant, que le travail -et les accidents du travail- tuent plus que le tabac ? Il n'y a pourtant pas de panneau « travailler tue » ou « travailler ici nuis gravement à la santé » au fronton des entreprises utilisant des produits reconnus comme cancérigène) ? Cette société ou on met les gens sur la paille « pour être compétitif » (alors qu'en fait, c'est juste pour multiplier le chiffre d'affaire par deux en baissant le coût de fabrication de 60 à 80 %), ou on explique au salarié qu'on ne l'augmente pas après s'être octroyer 30, 40, voir plus de 200 % d'augmentation annuelle ? Cette société qui fait travailler des mômes jusqu'à épuisement (pas grave, ils sont asiatiques ! Beurk) en vous jurant qu'on ne savait pas (ils ont du penser, chez les habillementiers sportifs, que des nains travaillaient pour eux...) ?

Est-ce là votre vision de la société idéale ? Pour ma part, elle est loin de l'être et l'odeur qui s'en dégage est plutôt rance ! Alors je préférerai tenter d'en construire une meilleure, m'appuyant sur les erreurs passées afin qu'elles ne se reproduisent pas, plutôt que de rester dans celle-ci en croisant les doigts pour qu'elle change mais sans y croire !

Alors oui, je suis gauchiste ! Et pire, j'en suis fier !