vendredi 25 avril 2008

REPRISE D'UN POST DES AMIS DU NEGATIF : LA NEF DES FOUS

LA NEF DES FOUS.....

Salut à toutes et tous.
Nous avons trouvé ce texte sur indymédia PIF où ne nous rendons plus aussi souvent à cause d'un "grand froid " qui nous oppose...Nous avisons alors le titre "La nef des fous" qui nous rappellait un groupe qui publiait régulèrement des brochures au contenu très proche de nos propres orientations théoriques contre toutes les formes d'avillissement et de servage....Et en fait, nous trouvons ce texte de Una Bomber. Nous le trouvons excellent. (N.I)
LA NEF DES FOUS Traduction et publication française par Notes & Morceaux Choisis - février 2000. Copie Libre. http://NetMC.9online.fr/Curiosa/Kaczynski_01.html

Il était une fois un navire commandé par un capitaine et des seconds, si vaniteux de leur habileté à la manoeuvre, si pleins d'hybris et tellement imbus d'eux-mêmes, qu'ils en devinrent fous. Ils mirent le cap au nord, naviguèrent si loin qu'ils rencontrèrent des icebergs et des morceaux de banquise, mais continuèrent de naviguer plein nord, dans des eaux de plus en plus périlleuses, dans le seul but de se procurer des occasions d'exploits maritimes toujours plus brillants.

Le bateau atteignant des latitudes de plus en plus élevées, les passagers et l'équipage étaient de moins en moins à l'aise. Ils commencèrent à se quereller et à se plaindre de leurs conditions de vie.

Que le diable m'emporte, dit un matelot de deuxième classe, si ce n'est le pire voyage que j'aie jamais fait. Le pont est luisant de glace. Quand je suis de vigie, le vent transperce ma veste comme un couteau ; chaque fois que je fais prendre un ris à la voile de misaine, il s'en faut vraiment de peu que je me gèle les doigts ; et pour cela, tout ce que je gagne, ce sont cinq misérables shillings par mois ! Vous pensez que vous vous faites avoir ! dit une passagère, Moi, je n'arrive pas à fermer l'oeil de la nuit à cause du froid. Sur ce bateau, les dames n'ont pas autant de couvertures que les hommes. Ce n'est pas juste !

Un marin mexicain fit chorus :

Chingado ! Je ne gagne que la moitié du salaire d'un marin anglo-saxon. Pour tenir le coup avec ce climat, il nous faut une nourriture abondante et je n'ai pas ma part ; les Anglo-Saxons en reçoivent plus. Et le pire de tout, c'est que les officiers me donnent toujours les ordres en anglais au lieu de le faire en espagnol. J'ai plus de raisons de me plaindre que qui que ce soit, dit un marin indien. Si les Visages Pâles n'avaient pas volé la terre de mes ancêtres, je ne me serais jamais trouvé sur ce navire, ici, au milieu des icebergs et des vents arctiques. Je serais simplement dans un canoë, en train de pagayer sur un joli lac paisible. Je mérite un dédommagement. Pour le moins, le capitaine devrait me laisser organiser des parties de dés, afin que je puisse me faire un peu d'argent.

Le maître d'équipage dit ce qu'il avait à dire, sans mâcher ses mots :

Hier, le premier second m'a traité de tapette parce que je suce des bites. J'ai le droit de sucer des bites sans que l'on me donne des surnoms pour autant.

- Les humains ne sont pas les seules créatures que l'on maltraite sur ce bateau, lança, la voix tremblante d'indignation, une passagère amie des animaux. La semaine dernière, j'ai vu le deuxième second donner à deux reprises des coups de pied au chien du navire !

L'un des passagers était professeur d'université. Tout en se tordant les mains, il s'exclama :

Tout cela est affreux ! C'est immoral ! C'est du racisme, du sexisme, du spécisme, de l'homophobie et de l'exploitation de la classe ouvrière ! C'est de la discrimination ! Nous devons obtenir la justice sociale : un salaire égal pour le marin mexicain, des salaires plus élevés pour tous les marins, un dédommagement pour l'Indien, un nombre égal de couvertures pour les dames, la reconnaissance du droit à sucer des bites et plus de coups de pied au chien !
Oui, oui ! crièrent les passagers. Oui, oui ! cria l'équipage. C'est de la discrimination ! Nous devons exiger nos droits !

Le mousse se racla la gorge :

Hem. Vous avez tous de bonnes raisons de vous plaindre. Mais il me semble que ce qui est vraiment urgent c'est de virer de bord et de mettre le cap au sud, car si nous continuons d'aller vers le nord, nous sommes sûrs de faire naufrage tôt ou tard, et alors vos salaires, vos couvertures et votre droit à sucer des bites ne vous serviront à rien, car nous serons tous noyés.

Mais personne ne lui prêta la moindre attention : ce n'était que le mousse.

De leur poste situé sur la dunette, le capitaine et les officiers avaient regardé et écouté cette scène. A présent, ils souriaient et se faisaient des clins d'oeil, puis, obéissant à un signe du capitaine, le troisième second descendit de la dunette. Il se dirigea nonchalamment vers l'endroit où les passagers et l'équipage étaient rassemblés et se fraya un chemin parmi eux. Il prit un air très sérieux et parla en ces termes :

Nous, les officiers, devons admettre que des choses vraiment inexcusables se sont passées sur ce navire. Nous n'avions pas compris à quel point la situation était mauvaise avant d'avoir entendu vos plaintes. Nous sommes des hommes de bonne volonté et entendons être justes avec vous. Mais - il faut bien le dire - le capitaine est plutôt conservateur et routinier, et il faudrait peut-être le pousser un petit peu pour qu'il se décide à des changements importants. Mon opinion personnelle est que si vous protestez énergiquement - mais toujours de manière pacifique et sans violer aucun article du règlement de ce navire - cela secouerait l'inertie du capitaine et le forcerait à se pencher sur les problèmes dont vous vous plaignez à si juste titre.

Ceci ayant été dit, il retourna à la dunette. Comme il repartait, les passagers et l'équipage lui lancèrent des épithètes :

Modéré ! Réformiste ! Libéral hypocrite ! Valet du capitaine ! Ils firent pourtant ce qu'il avait dit.

Ils se regroupèrent en masse devant la dunette, hurlèrent des insultes aux officiers et exigèrent leurs droits :

Je veux un salaire supérieur et de meilleures conditions de travail, dit le deuxième classe. Le même nombre de couvertures que les hommes, dit la passagère. J'exige de recevoir mes ordres en espagnol, dit le marin mexicain. J'exige le droit d'organiser des parties de dés, dit le marin indien. Je refuse d'être traité de tapette, dit le maître d'équipage. Qu'on ne donne plus de coups de pied au chien, dit l'amie des animaux.

- La révolution tout de suite ! s'écria le professeur.

Le capitaine et les officiers se réunirent et conférèrent pendant quelques minutes tout en se faisant des clins d'oeil, des signes de tête et des sourires. Puis le capitaine se rendit à l'avant de la dunette et, avec force démonstration de bienveillance, il annonça que le salaire du deuxième classe serait porté à six shillings par mois, que celui du Mexicain serait égal aux deux-tiers de celui d'un marin anglo-saxon et qu'on lui donnerait en espagnol l'ordre de faire prendre un ris à la voile de misaine, que les passagères recevraient une couverture supplémentaire, qu'on permettrait au marin indien d'organiser des parties de dés les samedis soirs, qu'on ne traiterait plus le maître d'équipage de tapette tant qu'il ferait ses pipes dans la plus stricte intimité, et que l'on ne donnerait plus de coups de pied au chien, sauf s'il faisait quelque-chose de vraiment vilain, comme voler de la nourriture dans la cuisine par exemple.

Les passagers et l'équipage célébrèrent ces concessions comme une grande victoire, mais le lendemain ils étaient de nouveau mécontents.

Six shillings par mois, c'est un salaire de misère, et je me gèle toujours les doigts quand je fais prendre un ris à la voile de misaine ! grognait le deuxième classe. Je n'ai toujours pas le même salaire que les Anglo-Saxons ni assez à manger pour ce climat, dit le marin mexicain. Nous, les femmes, n'avons toujours pas assez de couvertures pour nous tenir au chaud, dit la passagère. Tous les autres membres de l'équipage et les passagers formulèrent des plaintes similaires, encouragés par le professeur.

Quand ils eurent terminé, le mousse prit la parole - cette fois plus fort, de manière à ce que les autres ne puissent plus l'ignorer aussi facilement.

C'est vraiment terrible que l'on donne des coups de pied au chien parce qu'il a volé un peu de pain dans la cuisine, que les femmes n'aient pas autant de couvertures que les hommes, que le deuxième classe se gèle les doigts, et je ne vois pas pourquoi le maître d'équipage ne pourrait pas sucer des bites s'il en a envie. Mais regardez comme les icebergs sont gros à présent et comme le vent souffle de plus en plus fort. Nous devons virer de bord et mettre le cap au sud, car si nous continuons vers le nord nous allons faire naufrage et nous noyer. - Oh oui, dit le maître d'équipage, Il est tout à fait affreux de continuer vers le nord. Mais pourquoi devrais-je rester confiné dans les toilettes pour sucer des bites ? Pourquoi devrais-je être traité de tapette ? Ne suis-je pas aussi bien que n'importe qui ?
Naviguer vers le nord est terrible, dit la passagère, Mais ne voyez-vous pas que c'est exactement la raison pour laquelle les femmes ont besoin de davantage de couvertures afin de se maintenir au chaud ? J'exige le même nombre de couverture pour les femmes, immédiatement ! - C'est tout à fait vrai, dit le professeur, que naviguer vers le nord nous impose à tous de grandes épreuves. Mais il ne serait pas réaliste de changer de route pour aller au sud. On ne peut pas remonter le cours du temps. Nous devons trouver un moyen raisonnable de gérer la situation. - Ecoutez, dit le mousse, si nous laissons les quatre fous de la dunette agir à leur guise, nous allons tous nous noyer. Si jamais nous mettons le navire hors de danger, alors nous pourrons nous inquiéter des conditions de travail, des couvertures pour les femmes et du droit à sucer des bites. Mais nous devons commencer par virer de bord. Si quelques-uns d'entre nous se réunissent, élaborent un plan et font preuve d'un peu de courage, nous pourrons nous sauver. Nous n'aurions pas besoin d'être nombreux - six ou huit, cela suffirait. Nous pourrions lancer une charge contre la dunette, balancer ces fous par-dessus bord et tourner la barre du navire vers le sud.

Le professeur releva le nez et dit d'un ton sévère :

Je ne crois pas à la violence, c'est immoral. Il n'est jamais éthique d'utiliser la violence, dit le maître d'équipage. La violence me terrifie, dit la passagère.

Le capitaine et les officiers avaient regardé et écouté toute la scène. A un signe du capitaine le troisième second descendit sur le pont. Il circula parmi les passagers et l'équipage en leur disant qu'il restait beaucoup de problèmes sur le navire.

- Nous avons fait beaucoup de progrès, dit-il, mais il reste beaucoup à faire. Les conditions de travail du deuxième classe restent dures, le Mexicain n'a toujours pas le même salaire que les Anglo-Saxons, les femmes n'ont pas encore autant de couvertures que les hommes, les parties de dés du samedi soir de l'Indien sont un dédommagement dérisoire par rapport à la perte de ses terres, il n'est pas juste que le maître d'équipage doive rester confiné dans les toilettes pour sucer des bites, et le chien continue de recevoir des coups de pieds de temps en temps. Je pense que le capitaine a encore besoin qu'on le pousse. Il serait utile que vous organisiez tous une autre manifestation - pourvu qu'elle reste non-violente.

Comme il retournait à la poupe, les passager et l'équipage lui lancèrent des insultes, mais ils firent néanmoins ce qu'il avait dit et se réunirent en face de la dunette pour une autre manifestation. Ils fulminèrent, s'emportèrent, montrèrent les poings et lancèrent même un oeuf pourri sur le capitaine (qui l'évita habilement).

Après avoir écouté leurs plaintes, le capitaine et les officiers se réunirent pour une conférence où ils se firent des clins d'oeil et de larges sourires. Puis le capitaine alla à l'avant de la dunette et annonça qu'on allait donner des gants au deuxième classe afin qu'il ait les doigts au chaud, que le marin mexicain allait recevoir un salaire égal aux trois-quarts de celui des Anglo-Saxons, que les femmes allaient recevoir une autre couverture, que le marin indien allait pouvoir organiser des parties de dés tous les samedi et dimanche soirs, qu'on allait permettre au maître d'équipage de sucer des bites en public dès la tombée de la nuit, et que personne ne pourrait donner des coups de pied au chien sans une permission spéciale du capitaine.

Les passagers et l'équipage s'extasièrent devant cette grande victoire révolutionnaire, mais dès le lendemain matin, ils étaient de nouveau mécontents et commencèrent à maugréer toujours à propos des mêmes problèmes.

Cette fois le mousse se mit en colère :

- Bande d'imbéciles ! cria-t-il, Vous ne voyez pas ce que le capitaine et les officiers sont en train de faire ? Ils vous occupent l'esprit avec vos réclamations dérisoires - les couvertures, les salaires, les coups de pied au chien, etc. - et ainsi vous ne réfléchissez pas à ce qui ne va vraiment pas sur ce navire : il fonce toujours plus vers le nord et nous allons tous sombrer. Si seulement quelques-uns d'entre vous revenaient à la raison, se réunissaient et attaquaient la dunette, nous pourrions virer de bord et sauver nos vies. Mais vous ne faites rien d'autre que de geindre à propos de petits problèmes mesquins, comme les conditions de travail, les parties de dés et le droit de sucer des bites.

Ces propos révoltèrent les passagers et l'équipage.

Mesquin ! ! s'exclama le Mexicain, Vous trouvez raisonnable que je ne reçoive que les trois-quarts du salaire d'un marin anglo-saxon ? ça, c'est mesquin ? ! Comment pouvez-vous qualifier mes griefs de dérisoires ? s'écria le maître d'équipage, Vous ne savez pas à quel point c'est humiliant d'être traité de tapette ? Donner des coups de pied au chien n'est pas un "petit problème mesquin" ! hurla l'amie des animaux, c'est un acte insensible, cruel et brutal ! Bon, d'accord, répondit le mousse, Ces problèmes ne sont ni mesquins, ni dérisoires. Donner des coups de pied au chien est un acte cruel et brutal, et se faire traiter de tapette est humiliant. Mais comparées à notre vrai problème - le fait que le navire continue vers le nord - vos réclamations sont mineures et insignifiantes, parce que si nous ne virons pas bientôt de bord, nous allons tous sombrer avec le navire. Fasciste ! dit le professeur. Contre-révolutionnaire ! s'écria la passagère.

Et l'un après l'autre, tous les passagers et membres de l'équipage firent chorus, traitant le mousse de fasciste et de contre-révolutionnaire. Ils le repoussèrent et se remirent à maugréer à propos des salaires, des couvertures à donner aux femmes, du droit de sucer des bites et de la manière dont on traitait le chien.

Le navire continua sa route vers le nord, au bout d'un moment il fut broyé entre deux icebergs. Tout le monde se noya.

Texte de Théodore Kaczynski dit aussi the UNABomber

le mercredi 23 avril 2008 à 07h00

joshuadu34 (163 Encourager) le 24/04 à 14h45
Que ce post est vrai ! Quand j'entend certains proner l'aménagement du système dans lequel nous vivons, se présentant comme "révolutionnaire", ça me met hors de moi ! Ce n'est pas en aménageant le système, en ralentissant seulement, que nous empêcherons ce capitalisme de nous précipiter dans le gouffre ! Et ce n'est pas en changeant le capitaine, mais en conservant le même cap, même si celui-ci semble plus humain, que nous éviterons la catastrophe ! Notre écosystème est en voie d'être complètement détruit par notre comportement, le bateau coule déjà et, au lieu de tenter de lui faire faire demi tour et de regagner un port, déjà pour le réparer avant de prendre la route du sud, ces "révolutionnaires" se battent pour obtenir une paire de gant de la part du capitaine ! Sauver l'humanité ne peut pas passer par une lutte pour obtenir quelques miettes, quelques avantages ! La nécessité de changer ce cap est impérative ! Pour ça, encore faut-il faire prendre conscience à l'équipage, aux passagers, de l'absurdité de conserver le même cap. Vous le faites à votre façon, je tente de le faire à la mienne, mais notre but est le même ! C'est pour ça que j'apprécie tant vos interventions, nous avons, au fond, le même sentiment ! Et, quoi qu'en disent les "bien pensants", les "pacifistes", nous ne pourrons pas faire autrement que de destituer le capitaine par la force ! Toutefois, nous ne pouvons pas nous contenter d'avoir raison contre tous, ce ne serait que prendre le rôle du mousse et précher dans le vide ! Il y a une nécessité d'une prise de conscience collective et j'essaie, modestement, d'ouvrir les esprits à la contestation de ce système en relevant les abhérrations portées par lui... Les russes, en 17, ont chèrement payé le fait que la plupart d'entre eux n'avaient pas l'implication ni la vision nécessaire à ce changement de cap. Ils ont porté, de fait, un capitaine qui semblait plus humain mais ont oublié la réelle signification de l'idéologie qu'ils disaient porter :

joshuadu34 (163 Encourager) le 24/04 à 15h01
le changement de cap, et se sont contenté d'aménager, au début plus humainement, le système. Par la suite, le capitaine s'est révélé n'être qu'un tyran et les avantages acquis ont sombrés avant le bateau ! Non, nous ne pouvons pas espérer nous sauver en aménageant ! C'est indéniable ! Nous ne passerons pas outre un changement total, radical, de société si nous voulons sauver l'espèce humaine ! La terre ? Elle s'est remis de la disparition d'autres espèces, elle se remettra de la notre, comme l'iceberg qui, contrairement au bateau, n'a pas coulé... Il est nécessaire que tous, et pas seulement en France, nous nous rendions compte de l'ineptie du système qui nous gouverne ! J'ai rencontré beaucoup de monde depuis que je suis en age de comprendre les choses (merci à mon grand père, anar espagnol, d'avoir su m'ouvrir les yeux avant de disparaitre), des communistes qui veulent des salaires descent pour les ouvriers, des gauchistes appelant à voter pour une gauche complaisante et je ne peut pas être d'accord avec cet état de fait, avec ces revendications minimalistes, d'où mon absence d'étiquette ! Alors, quand je lis ton post, ami, qui reprend ce que j'ai sur le coeur, je ne peut que t'applaudir et faire circuler ! C'est l'image qui défini le mieux l'état actuel des choses ! Bravo à toi, bravo au groupe et bravo à indymédia de nous avoir permis de lire ça !

LA RGPP, DES 166 MESURES ANNONCEES AUX 263 DEJA PRISES, LE COMPTE N'Y EST PAS

DE BOULEVERSEMENTS EN BOULEVERSEMENTS, LE MONDE CHANGE ET EXECUTE UN RETOUR EN ARRIERE INOUI PAR LE FONCTIONNEMENT ABSURDE DU PROGRES (Georges Brassens)







Lancée le 20 juin 2007, l'idée de la RGPP, la Révision Générale des Politiques Publique fait beaucoup parler d'elle ! Déjà parce que les annonces répétées de mesures restrictives en sont tirées, ensuite parce que notre président nous a annoncé, il y a peu, la mise en place de 166 mesures que formerait cette RGPP comme une avancée permettant d'économiser plus de 7 milliards d'euros !




Alors, le cinéma médiatique fait autour de cette remise en question de l'état, puisque c'est de ça dont il s'agit, est beau ! Les réformes sorties une à une de cette RGPP frôlent systématiquement l'impopularité mais on nous annonce que le meilleur est à venir...




Pour ma part, j'aurais une question à poser à ces « journalistes » : Vous êtes vous sciemment rendu coupable de ce mensonge par omission qu'est la présentation que vous faites du contenu de la RGPP ?




Je m'explique : Depuis plusieurs semaines, on nous parle de 166 mesures en faisant l'amalgame entre le RGPP et ces 166 mesures, mais, que dire, à la lecture du rapport d'Eric Woerth, quand on s'aperçoit que, dès le 12 décembre 2007, 97 mesures étaient déjà mises en place, décidées dans le cadre de la RGPP, 97 mesures dont nos amis les « journalistes » n'ont pas parlé ; que dire quand on s'aperçoit que les 166 mesures ne sont que celles présentées le 4 avril, toujours dans le cadre de la RGPP ; que dire quand, toujours dans le même rapport, on s'aperçoit que de nouvelles mesures seront présentées dès le mois de mai 2008 ? Alors, si mes calculs sont bons, 97 mesures en décembre plus 166 en avril, ça nous ferait déjà 263 mesures, et ce n'est, toujours d'après le rapport d'Eric Woerth, le ministre du budget, que le début !




Est ce l'illettrisme qui a fait que ces journalistes ont été dans l'incapacité de lire ce rapport, un manque de courage face aux 173 pages du dit rapport, ou encore une fois est-ce une forme de servilité qui leurs fait minimiser la portée et les conséquences de cette RGPP ?




Certains me rétorquerons que ces mêmes journalistes ont su dénoncer des points litigieux de cette RGPP ! A ceux là, je répondrais d'aller lire la page 10 ou notre ministre nous apprends la nécessité d'annoncer et de faire afin de vérifier l'impact de ces réformes ! Qu'est ce qui est fait, depuis quelques semaines, avec ces annonces concernant les réformes, si ce n'est vérifier l'impact qu'elles auraient ??? Par contre, nulle part il n'a été question d'expliquer la globalité de la RGPP, si ce n'est ici même par quelques rares posteurs anonymes (ou presque) ! De plus, présenter ces micro réformes sorties de leur contexte général, de l'image d'un tout, tel que cela est fait par l'ensemble des médias nationaux, laissant croire qu'il ne s'agit que d'effet d'annonce catastrophique d'un ministre ou d'un sous ministre en mal de reconnaissance est, encore une fois, un mensonge ! Et oui, la réforme des écoles, la réforme de la carte famille nombreuse, la réforme de l'armée, la réforme concernant l'emploi des séniors, la réforme concernant les deux offres valables d'emploi, la réforme concernant la remise en cause des hôpitaux et de la sécurité sociale..., tout ça et tout ce qui vous est servi depuis quelques temps est un tout ! Et le gouvernement participe à ce mensonge, ou plutôt ses membres, nous faisant croire à la curie générale, aux erreurs de certains qui annonceraient des choses non encore décidées, semblant affectés par des mesures que, pourtant, la plupart d'entre eux ont mis en texte puisqu'ils ont participé à la rédaction et à la décision concernant le contenu de la RGPP !




Alors des exemples de ce qui va vous être servi dans les jours à venir, je peux en donner...




Pour les mesures déjà prises en décembre, même si elles ne sont pas encore toutes appliquées (mais c'est en bonne voie), vous avez, par exemple :

  • le regroupement de la police nationale et de la gendarmerie sous une seule tutelle (intérieur) ;

  • la délégation des tâches administratives des policiers et gendarmes (pourquoi pas, une idée que je lance, créer un système style centre d'appel délocalisé en Thaïlande pour recevoir et traiter les appels au 17 ???) ;

  • simplification et allègements des mesures de passations des marchés publics (avec les risques de magouilles qui vont avec) ;

  • la simplification des mises à disposition des fonctionnaires et DES SALARIÉS PRIVÉS dans l'administration (on en a un peu parlé, de ça) ;

  • la réduction des charges administratives pour les entreprises du privé...

Je ne cite pas tout, il y en a 97 du même ordre !


Pour les mesures misent en place le 4 avril 2008 :

  • démentellement des ambassades suivant l'objectif poursuivit ;

  • remplacement de ces ambassades par des postes mixtes de consulat et... de missions économiques (VRP d'état, mais pour les copains, quoi) ;

  • plus de douane entre la France et la Suisse ;

  • requalification des entreprises moyennes comme étant des entreprises de moins de... 5000 salariés ;

  • sous-traitance par le privé de la recherche sur le développement durable ;

  • bon, la carte famille nombreuse est là ;

  • limitation des contrats aidés aux personnes les plus éloignés de l'emploi ;

  • pour nos amis sportifs qui pensent encore que ça ne peut pas les toucher, réforme de l'attribution des subventions en faveur du sport afin d'éviter le saupoudrage ;

  • ah, l'abaissement du plafond de ressource HLM est là ;

  • son petit copain dont on a pas parlé, la mise en place d'un loyer progressif en fonction des revenus ;

  • la remise en cause des congés bonifiés pour le personnel originaire d'outre-mer ;

  • la mise en place d'un financement des université et de la recherche basé sur la performance ;

  • la simplification des procédures administratives liées à l'immigration de travail (en gros, si vous venez en France pour y être esclave, vous aurez le droit de rester, mais pas si vous venez parce que vous êtes condamné à une mort certaine chez vous)...

Voilà quelques exemple de ce que vous allez entendre dans les jours à venir comme étant une erreur de communication et qui pourtant est bel et bien présent dans le rapport ! Ah, j'en oublie deux qui m'ont beaucoup fait rire (texto):
  • « augmentation du tarif des études de l'INSEE pour que celui-ci reflète leur coût »

  • « généralisation progressive du paiement dématérialisé (virement, prélèvement, paiement en ligne) de l'impôt sur le revenu, puis de la taxe d'habitation et de la taxe foncière »




Bon, je sais, le compte n'y est pas ! Vous n'avez que 20 des 263 mesures déjà décidées (même pas 10 %) et pourtant, c'est déjà 4 fois plus que ce que l'on vous a dit ! Je continuerai, bien entendu, à reprendre ces réformes une par une, dans le cadres des lois de modernisations misent en place pour appliquer cette RGPP.




A quoi sert cette RGPP ? Pour reprendre textuellement la définition qu'en donne notre ministre, c'est « faire mieux avec moins » ! Moins, on avait bien compris que Sarkozy souhaite se débarrasser de 50 % des fonctionnaires (un sur deux, pardon, pas 50 % -textuellement-), mais mieux, comment est-ce possible ? Les sociétés privées ont trouvé la solution pour faire avec moins, mais mieux, ils n'ont pas réussit, au contraire ! Alors comment l'état, cette machine lourde, ingérable, pourrait-il y arriver ? Est-ce vraiment en regroupant toujours plus, en compressant que l'on obtient un mieux, surtout quand il ne reste qu'un fonctionnaire sur deux et que celui-ci, non seulement doit connaitre le fonctionnement de son administration d'origine, mais en plus doit connaitre le fonctionnement de toutes les administrations puisqu'il est appelé à pouvoir être muté n'importe ou, n'importe quand ? Cette compression me fait irrésistiblement penser au roman de Orwell 1984, et à la volonté de compresser la langue, la novlang comme dit la traduction, toujours plus pour faire mieux et ne plus avoir à s'embarrasser de sentiments, d'idée, de problème dans la construction d'une phrase ! Et bien, c'est pareil ici, mieux vaut ne pas avoir de soucis, tout sera tellement compressé que le moindre soucis sera ingérable... pour vous !




Mais tous n'ont pas à s'inquiéter de la mise en place de cette RGPP ! Encore une fois, les bénéficiaires de cette réforme sont les plus riches, ceux qui détiennent l'outil de travail et qui seront encore plus libre qu'avant d'exploiter, grâce aux mesures prises... Ne vous leurrez pas, une nouvelle fois, aucun des termes employés lors de la rédaction de cette réforme, n'a été choisit au hasard ! Si on requalifie les entreprises de moins de 5000 salariés de moyenne entreprise, c'est pour leur ouvrir les portes aux aides jusqu'alors réservées aux seules vraies PME, si on requalifie les ambassades de la sorte, c'est pour offrir aux grosses entreprises des locaux et du personnel commercial rémunéré par l'état, si on réforme la fiscalité, c'est pour alléger celle qui pèse sur les entreprises et vous (nous) la faire supporter... Je ne saurais trop vous conseiller de lire ce pavé de 173 pages pondu par le gouvernement pour finir de vous en convaincre (ici)...




Pour ma part, je continuerai à essayer de vous apporter un autre regard sur les réformes mises en place par mes interventions... Et j'attends avec impatience et curiosité celle du président, demain soir, pour savoir comment il arrivera à faire croire aux plus aveugles et plus sourds d'entre nous que ces mesures sont nécessaires pour eux sous le feu de ces « journalistes » triés sur le volet pour leur impertinence et leur vision réaliste des chose (capitalistiquement parlant)... On va surement en reparler... A suivre ?

PAUVRETE EN AFRIQUE ET AUGMENTATION DES PRIX

On parle beaucoup des émeutes de la faim sur le post, comme sur beaucoup de sites traitant de l'actualité mais, si de nombreuses mesures d'accompagnement sont prônées, rien n'apparaît concernant les responsabilités de chacun dans la situation africaine. J'ai pensé qu'il serait peut-être bon de connaître les raisons qui ont fait de l'Afrique un continent sous développé malgré la richesse, notamment minière, de ce continent. Comment, alors que économiquement parlant, l'Afrique devrait être un des continent les plus riche, une telle misère est-elle possible ?

Nous allons prendre la République Démocratique du Congo, touchée directement par la crise alimentaire actuelle pour illustrer notre exemple, même si de très nombreux autres pays pourraient être cités...

Pourquoi ? Parce que la République démocratique du Congo est dotée d'une abondance de ressources minérales rares du nord-est au sud-est du pays (coltan, diamants, or, cuivre, cobalt, zinc, manganèse...), de ressources forestières et de faune (gorilles, okapis...) très riches et de vastes sols fertiles propres à l'agriculture (café, tabac, thé...).

L'histoire de ce pays n'est que l'exemple de la mise en place d'une corruption, d'un pillage organisé au profit déjà de l'armée, notamment lors du conflit armé durant les années 90, puis d'un système organisé de détournement de fonds, de fraude fiscale, d'extorsions de fonds, d'octroi d'options d'achat d'actions comme dessous-de-table et de détournements de fonds publics sous la direction de groupes assimilables à des organisations criminelles composés d'un petit noyau de dirigeants politiques et militaires, d'hommes d'affaires... Un système de guérillas est entretenu afin de maintenir ce pillage, profitant, bien sur directement au trafic d'armes dans la région (D'après les rapports des groupes d'experts au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'exploitation illégale des ressources naturelles en RDC).

Malgré un embargo, voté par le conseil de sécurité de l'onu, l'exploitation illicite des ressources naturelles continue à financer les trafics d'armes.

Les ressources forestières et la faune sont aussi directement touchés par les conflits maintenu afin de faire prospérer une « élite » d'exploiteurs. Ainsi, les 11 000 espèces de plantes, 409 espèces de mammifères, 1 086 espèces d'oiseaux, 1 069 espèces de poissons, 152 espèces de serpents, souvent uniques et rares sont menacés par les conflits (5 des 8 parcs classés au patrimoine de l'Unesco sont en frontière avec des pays convoitant les richesses congolaises)

Les seuls à profiter de ces richesses ne sont, bien évidement pas les populations. Les dirigeants corrompus et les grandes sociétés minières étrangères se partagent le gâteau en une part inégale. 30 % pour les dirigeants, le reste pour les étrangers. Pour exemple, puisqu'il est ici parlant, les société minières canadienne (Anvil, Banro, Barrick Gold, Emaxon, Kinross, etc..) détenant 53 % des parts des exploitations minières congolaises, manne leurs rapportant près de 300 milliards de dollars (en valeur boursière actuelle), et n'hésitant pas à encourager les guerres locales en soutenant à la fois, dans les années 90, le président Mobutu et son rival direct Laurent-Désiré Kabila, menant les troupes rebelles dans l'est du pays.

Cette situation abouti à voir un pays regorgeant de richesses, capable, comme de nombreux pays africain, de subvenir à ses besoins et d'échanger ses richesses contre les denrées qui lui manque maintenu pour le profit de quelques uns dans une misère extrême pour la majorité des populations.

Le système capitaliste profite, lui, grâcement de la situation. Les dirigeants, déjà, mais surtout les sociétés capitalistes étrangères (ici principalement canadiennes) qui tirent un profit considérable de la situation économique et sociale catastrophique du pays sans aucune morale (relevé par M. Deneault, à la tête du collectif Ressources d'Afrique) en appuyant, soutenant les guérillas pour maintenir leurs profits. Les vendeurs d'armes, Russe notamment, profitent aussi directement de la situation puisqu'une grande partie des « revenus » dégagés par les dictateurs en place (les fameux 30 %) servent, même pendant l'embargo de 2002 à 2005, à armer ces guérillas.

La population se trouve donc aujourd'hui confrontée directement à l'augmentation faramineuse des prix des denrées de consommation (blé, riz...) sans aucun moyen financier pour y faire face. Quand on connaît la part de responsabilité jouée par la spéculation dans l'augmentation des prix à la consommation ainsi que la part de responsabilité des mêmes capitalistes dans le fait que cette population soit maintenue dans une misère la rendant incapable de se nourrir, on ne peut que se poser de sérieuses question face à ceux qui nous annoncent qu'il faut « moraliser » l'économie ! Peut-elle être moralisée ? N'était-il pas évident qu'armer à la fois le pouvoir en place et les rebelles s'opposant à ce pouvoir allait aboutir à une situation catastrophique pour les populations ? Arrêtons de nous voiler la face ! Ce système ne peut et ne veut pas être moralisé ! Ce serait une baisse des bénéfices pour ces capitalistes et ils ont largement prouvé que le bénéfice passait avant même la vie des populations !

Alors, j'ai parlé ici de la République Démocratique du Congo, mais une grande majorité des pays africain est dans le même cas ! La France a même de sérieuses responsabilités dans de nombreuses crises africaines (notamment lors du génocide du Rwanda), responsabilités identiques à la responsabilité canadienne dans la crise congolaise.

lundi 21 avril 2008

TOUT LES HOMMES SONT MES FRERES ET JE SUIS CHEZ MOI PARTOUT (Georges Brassens)

Qui suis je ? Communiste pour beaucoup, Trotskiste pour les communistes, Anar pour les trotskistes, et Ami de nombreux anars, j'ai trainé ma bosse et mes idées au dessus de beaucoup de livres, dans toutes les discutions, près de beaucoup d'idéologies de gauche ou pas en puisant, plus souvent de gauche que de droite, ce que j'y trouvais d'intéressant et, à mon avis, d'applicable, laissant après compréhension les idées qui ne sont pas miennes. Je n'ai nullement la prétention d'être un des penseur de la gauche, trop le font bien mieux que moi ! J'ai juste celle liée à une curiosité maladive qui me pousse à essayer de comprendre l'humain et les idéologies qu'il met en place pour essayer de vivre en société. Du Coran à Proudhon, de Lenine à Churchil, de Marx à la bible, j'essaie de m'intéresser à tout et à tous, de relever l'humanisme applicable à l'idée d'une société que je me fait ! Une société idéale ou la haine, le mépris, l'égoïsme et l'égocentrisme seraient exclus ! Difficile d'imaginer que cette société pourrait exister dans notre monde ou le propre de l'homme semble être justement cet égoïsme forcené, porté comme une valeur fondamentale, attirant son lot d'horreurs plus ou moins ancrées, plus ou moins fortes, allant d'un Hitler à celle quotidienne qui consiste à ignorer le type à la porte de la poste qui vous tend la main. Certains sont choqués ? Ce n'est pas comparable, me diront-ils ! Pourquoi ? Vous ne l'avez effectivement pas tué, mais, en l'ignorant, vous lui avez ôté tout statut d'être humain de par votre mépris ! En quoi n'a t'il pas connu, lui aussi, ce moment de mort face à votre attitude ? Je crois en l'homme, pour en avoir rencontré ! Trop peu, il est vrai, car ils sont nombreux les moutons se déplaçant en troupeau vers le métro le plus proche ou à l'entrée de l'usine, mais quelques uns redressent encore la tête ! Quelques uns savent encore dire merde au système ou stop au rouleau compresseur qui tente de les broyer comme il broie ceux qui se taisent ! Quelques uns n'ont pas encore laissé entrer en eux la corruption ! Celle-ci est pourtant insidieuse, sournoise, et pénètre en nous dans les moments de doute, de colère, ou tout simplement quand une pointe de convoitise se fait jour face à la nouvelle voiture du voisin, au dernier téléviseur à écran plat ou au polo « DG » à la mode jusqu'au mois prochain...




Alors, je ne peux accepter la société telle qu'elle est ! Je pleure quand je perd un ami, mais pas quand je perd un objet ! Je renie le système dans lequel, pourtant, je vis... Quelle ironie ! Mais le choix est limité, le système ne me donne que trois alternatives : vivre en complet accord avec lui sans joie ni bonheur, stopper cette vie car je ne veux pas faire de concession, ou prendre ou plutôt dérober subtilement ma part de vie en luttant pour faire tomber ce système ! J'ai choisi cette troisième solution, je m'installe dans le système, prend ma part du rêve des autres, pouvant parfaitement me passer de cette boite ridicule qui pourtant trône éteinte dans mon salon comme dans tous les salons, pénétrant leur société avec le sourire pour mieux répandre mes idées, et j'entends déjà les cris : entrisme, vous êtes trotskiste ; égalitarisme, vous êtes communiste ; ni dieu ni maitre, vous êtes anarchiste ! Et mon ami qui m'appelle pour qu'on se fasse une bouffe en refaisant le monde encore une fois, au son des guitares et de la même chanson de Brassens qui ressort éternellement glorifiant l'humanisme d'un paysan, d'un auvergnat, dans des relents libertaire.




Ni dieu ni maitre, oui, ni honte, ni étiquette non plus ! J'accepte avec joie celles que me mettent les vaniteux, les corrompus, les ogres affamés d'argent ! Je revendique haut et fort les quatre que je cite en premier paragraphe et les endosse parce qu'elles sont, pour moi, synonymes d'humanité, parce qu'elles signifient que je refuse d'être comparé à ces bêtes qu'on tond ou à ceux qui les tondent ! J'en rajoute même moi-même une cinquième : humain ! Mais je ne pourrais être réduit à une seule d'entre elles, je suis la somme des cinq ! Communiste, Trotskiste, Libertaire, Ami et Humain se bousculent, trouvant chacun une place en moi et me confortant, bousculant l'écologie, la liberté, l'amour de l'autre qui s'y trouvent déjà... Même si je n'aime pas les mots trop réducteurs, sauf peut-être un seul : humain... Ça me suffit largement ! On a voulu m'étiqueter, ça prouve au moins que j'existe !

SEULS LES PAUVRES SONT PAUVRE (Georges Brassens) OU QU'EST CE QUE LE RSA

Cheval de bataille de Martin Hirsch, le plus « social » des ministres et sous ministres du gouvernement Sarkozy/Fillon, le RSA, Revenu de Solidarité Active nous est présenté, par absolument tous les médias, comme une avancée extraordinaire des droits et surtout des aides apportées aux plus pauvres d'entre nous. Toutefois, il est étrange de constater que si beaucoup d'air est brassé autour de cette mesure, rien ne transparait du contenu de ce RSA. Pourtant, notre bon et social sous ministre a mis en place un « livret vert » présentant cette mesure et proposant une consultation à l'ensemble, non seulement des partenaires entrant dans la rédaction de la réforme, mais aussi des personnes (associatifs, allocataire d'une des aide touché par la création du RSA...) concernés par la mise en place du RSA, mais qui a entendu parler de cette consultation ? Cette mesure nous étant présentée comme sociale, de la part d'un gouvernement qui ne nous a pas habitué à cela, il était bon de se pencher sur le contenu du « livre vert » afin d'en connaitre les tenants et les aboutissants. Voilà qui est chose faite !

Pour ceux qui souhaitent faire avancer les propositions portées par le gouvernement concernant le RSA, vous pouvez participer à la consultation nationale en récupérant le livre vert contenant les 15 questions posées ici (www.livrevert-rsa.gouv.fr) et poster vos commentaires ici (livre-vert@pm.gouv.fr). Dépêchez vous, vous n'avez que jusqu'au 1er mai 2008 !

Maintenant, pour présenter ce projet, je commencerai par vous proposer la lecture faite par la commission de mise en place de cette réforme avant d'y apporter mes commentaires :

Quel est l'objectif du RSA ? Celui-ci est triple :
lutter contre la pauvreté
inciter à la reprise d'un emploi
simplifier et rendre plus lisible le système de solidarité

Pour ce faire, la commission de mise en place propose de :
fusionner une partie des minima sociaux en un seul, le RSA (RMI, API, ASS, voire d'autres qui ne sont pas à exclure)
mettre en place deux type de RSA, un versé à tous les bénéficiaires en remplacement des minima sociaux, l'autre en complément d'un faible salaire
rendre le versement du RSA plus réactif donc plus rapide

Comment mettre en place l'aspect financier ?
Trois types de versements sont possibles : la prestation sociale, le crédit d'impôts ou le crédit de prélèvement de charges sociales, même si la prestation sociale semble être largement favorisée.
Le financement du RSA se fera en partie par le département et, pour l'autre partie, par l'état.
Les 3 guichets de versement de prestations seront regroupés en un seul, la priorité étant donné à la Caisse d'Allocation Familiale (CAF).
Enfin, son calcul se fera en fonction du revenu d'activité , de la situation familiale et des ressources du ménage. Il viendra en tant que revenu principal (principe RMI) ou en tant que complément de salaire, pour les bas salaires.

Droits, devoirs et sanctions concernant les allocataires du RSA (4 situations) :
Activité à temps plein ou à temps partiel de l'allocataire : Ni obligation, ni sanction, l'allocataire touchera le RSA en fonction de ses revenus
Sous emploi (précarité) de l'allocataire : possibilité de prestations optionnelles d'accompagnement sous réserve de respect du contrat qui aura été signé avec un référent
Sans activités employables : Reprise des dispositions des ASS (avec les deux offres valables d'emploi)
Sans activités difficilement employables : un contrat sera signé avec un référent pour une incitation au retour à l'emploi avec accompagnement. Les sanctions seront à définir suivant le non respect de ce contrat...

Enfin, une expérimentation qui servira à l'élaboration définitive du RSA est mise en place dans de nombreux départements depuis décembre 2007.

Alors, ça a l'air bien, tout ça, MAIS, car bien sur il y a un mais, ce RSA me fait me poser quelques questions, dont la liste n'est pas exhaustive, et que je vais vous exposer ici.

Comment peut-on parler de lutter contre la pauvreté, et présenter aux médias ce projet comme étant un projet qui va faire disparaitre la pauvreté, alors que le montant minimal de ce RSA sera sous le seuil de pauvreté ? Le rapport lui-même ne prévoit pas, à l'horizon 2012, une disparition de la pauvreté, mais juste un abaissement de 7,1 millions de pauvres aujourd'hui à 4,7 millions en 2012... Sur quelles statistiques ces chiffres sont ils basés ? Est-il tenu compte du formidable accroissement actuel du cout de la vie ? De l'abaissement du niveau de salaires que va entrainer le RSA ?Nous n'en saurons pas plus ! Sans compter qu'il est hallucinant, arrogant, de présenter le fait de n'avoir « plus » que 5 millions de pauvres comme une victoire ! Quelle victoire, pour ces pauvres ????

L'incitation à la reprise d'un emploi peut être une bonne chose, à condition que le tissus social soit autre que ce qu'il est en France et dans le monde ! On nous fait encore une fois croire que le RMIste ou le demandeur d'emploi est responsable de sa situation alors qu'il suffit d'ouvrir les yeux et les oreilles pour s'apercevoir que la conjoncture actuelle n'est pas à l'embauche mais au contraire aux licenciements, du moins en ce qui concerne la population touchée majoritairement par les aides de l'état, c'est à dire une population sans formation particulière, une main d'oeuvre non qualifiée ! Même si cette population retrouve un emploi, ce sera un emploi sous payé, sous qualifiée...
De plus, et c'est un des effets les plus pervers de cette mesure telle qu'elle est présentée, le RSA risque très fortement de se substituer au moins en partie au salaire de façon volontaire et d'être un formidable moteur à la proposition de temps partiels aux salariés, le discourt des employeurs, vous pouvez le parier dès maintenant, sera alors que, de toute façon, les bas salaires dûs à ces mi-temps seront compensés par le RSA ! Ce RSA, tel qu'il est présenté, ne peut être qu'un facteur aggravant concernant non seulement le niveau des salaires, mais aussi de la durée de travail... Surtout que l'allocataire n'ayant aucune obligation concernant les déclarations à effectuer pour recevoir le RSA, et l'employeur encore moins, il sera facile de cacher, par la pression et le chantage comme c'est souvent fait, le fait que l'embauche s'est faite sous le couvert du RSA et sous contrainte ! Quel cadeau fait au patronat ! De plus, et alors que les plus bas salaires sont déjà très fortement aidés par de nombreux dégrèvements de charges, l'expérimentation a montré, après seulement 3 mois, qu'il était nécessaire de mettre en place de nouvelles aides aux entreprises pour que celles ci acceptent de se prêter au jeu et d'embaucher, même à temps partiel, des allocataires RSA. Belle occasion, encore, pour les employeurs, que ce RSA : la possibilité de proposer et d'imposer encore plus de temps partiels, de tirer vers le bas les salaires par la prise en charge d'une partie non négligeable de ce salaire par l'état et, cerise sur le gâteau, des aides venant s'ajouter à celles déjà en place ! Remarquez, le gouvernement aurait pu aller encore plus loin et prendre en charge la totalité du salaire... Je plaisante, mais je suis sure qu'il en a été question au MEDEF...
Soulignons, au passage, la création, dans cette proposition, d'un nouveau et énième contrat aidé pour ne pas chevaucher ceux déjà en place, et je pense que vous comprendrez un peu mieux l'idée première de cette réforme : dégager totalement l'employeur de toute charge concernant le salaire ! Même si ce texte est enveloppé de social ! Quand au coup du RSA sur les caisses et budgets, le texte prévoit déjà de toucher des millions de personnes travaillant en plus des 7 millions de pauvres déjà cités, imaginez les conséquence ! Pourtant l'état, comme vous allez le voir plus loin, a trouvé la parade pour que ce RSA ne lui coute rien et même lui rapporte !...

On simplifie et on rend plus lisible le système de solidarité. Comment ? En supprimant deux des trois interlocuteurs ! Regrouper tout en une seule entité est, à mon avis, une bonne idée, sauf que cela s'accompagnera automatiquement de suppression d'emplois et donc d'une surcharge de travail pour les fonctionnaires qui restent... N'oublions pas que le but de Sarkozy est de supprimer 50 % des fonctionnaires, et, la meilleure façon d'y arriver est encore de condenser la charge de travail de trois personnes sur une seule, ça laisse un volant de licenciement possible assez important, en plus, deux sur trois (66 %), ça fait plus que ceux que l'on veut licencier et ça permet de mettre une pression phénoménale sur ceux qui risquent leur place ! Quand aux licenciés, ils auront toujours la possibilité de venir rendre visite à leurs ex collègues quand ils viendront toucher leur RSA ! De plus, on maintien l'allocataire loin des démarches de recherche d'emploi centralisées par l'ANPE, avec qui a déjà fusionné l'ASSEDIC, d'où un maintien, malgré le joli discourt, de lenteurs administratives... Prochaine démarche, fusionner l'ANPE et la CAF ???

Alors l'aspect financier... Comment faire pour mettre en place ce RSA, financièrement parlant sans créer de nouveaux impôts ou sans mettre en place de nouvelles charges sociales pour l'état (sur les salariés, vous aurez bien compris qu'il est hors de question de taxer l'employeur, bien au contraire !) ? Simple comme un tour de passe passe ! Le conseil général se chargera de la totalité des dépenses (le montant des aides tels le RMI qu'il supportait déjà plus le montant des aides tels l'API que supportait l'état, plus bien sur le surcout lié au complément de salaire), et, pour combler le différentiel entre ce qu'il dépensait jusque là et ce qu'il dépensera maintenant, on lui verse allègrement 50 % du montant de ce qui était versé dans les aides prises en charge par l'état ! L'état économise donc 50 % du montant des aides qu'il devait financer jusqu'alors ! A charge pour le conseil général de se débrouiller pour trouver l'argent qui lui manque en taxant davantage ou en réduisant l'entretien des routes ou des lycées dont il a la charge ! En tous cas, l'état ne sera pas responsable des augmentations de charges sur les salariés, voyez ça avec votre conseil général (surtout qu'il est maintenant quasiment partout de gauche, ça aide ! Sarkozy vous avait prévenu, pourtant, qu'élire un conseil général de gauche, c'était faire augmenter les charges ! Il n'avait juste pas dit qu'il allait aider ces charges à augmenter) ! Et bien sur, le montant reversé par l'état ne tiendra pas compte de la possible augmentation du nombre d'allocataires, sauf si ça change d'ici le texte de loi final ! Tout cela fait partie de la décentralisation voulue par ce gouvernement et soutenue par le rapport Lambert (rien à voir avec le PT, c'est juste un homonyme).
De plus, le rapport prévoit une adaptation locale de ce RSA, c'est à dire qu'un minima sera fixé nationalement et qu'un complément sera mis en place et décidé localement par le conseil général... Il fera bon habiter dans une région riche ! Pauvres d'Auvergne, du Cantal ou de l'Aveyron, tant pis pour vous, vous n'avez qu'a déménager... Et, pour finir de vous dégoutter, n'oublions pas que le calcul du montant du RSA se fera sur LES RESSOURCES DU MENAGE ! Si votre conjoint travaille, rien pour vous !

Je ne parlerais pas des sanctions apportées à ce projet, je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'apporter un commentaire à ça, chacun jugera par lui même, surtout quand on connait déjà la polémique soulevée par les deux « offres d'emploi valables » que prône notre président et qui sont reprises ici...

Deux derniers points soulevés par ce rapport : les 18-25 ans seront, une fois encore, exclus du RSA, même si le point est soulevé, puisqu'ils feront parti d'un débat ultérieur à la mise en place du RSA (autant dire qu'ils n'ont aucune chance de le toucher, comme ils n'avaient pas le droit au RMI, même si leur situation personnelle les empêchait, pour une raison ou pour une autre, de pouvoir compter sur leur famille) ! Et enfin, l'ouverture au droit à la CMU (Couverture Mutuelle Universelle) sera basée sur le montant minimal du RSA et les allocataires y auront automatiquement droit... Mais si le RSA est la condition pour obtenir la CMU, va t'on en exclure les sans papiers, qui, eux, n'auront pas le droit au RSA ? Je sais que ça va en réjouir certains, mais pour ma part, je trouve qu'il est tout à fait inhumain de laisser qui que ce soit sans soins ! Ce n'est même pas digne des pires dictatures !

Alors, vous allez entendre, dans les 15 prochains jours, parler du RSA et des résultats de l'expérimentation qui a été menée, puisque la clôture de la consultation se fait le 1er mai et que les débats sur le projet final concernant le RSA se feront dès le 15 mai. Je tiens quand même, au passage, à préciser que l'expérimentation est complètement tronquée et ne sera représentative de rien vu qu'elle ne porte que sur les seuls allocataires du RMI, écartant de fait toutes les autres aides et surtout tout ce qui concerne les aides au salaires, et que, comme je l'ai expliqué plus haut, il a fallut greffer une nouvelle aide financière aux entreprises pour que les RMIstes qui ont retrouvé un emploi suite à la mise en place de cette expérimentation soient embauchés ! Au moins, pour ceux qui m'ont lu jusqu'ici, vous saurez ce que veut dire « social » dans la bouche de notre président, si vous ne l'aviez pas encore compris, et vous comprendrez l'imposture de la position « gauchisante » de monsieur Hirsch et de ses propos... Maintenant, si vous n'avez pas encore compris, une nouvelle fois, je n'ai pas encore fini, alors...


A SUIVRE...

L'ETRE HUMAIN EST IL SOLUBLE DANS LE CAPITALISME ?














© KRUPUKKORP - CREATIVE COMMONS



L'humanisme, l'humain est-il soluble dans le capitalisme ? Après avoir vainement cherché une réponse positive de droite comme de gauche, notre gouvernement viens enfin de trouver une solution pour répondre OUI : à la condition qu'on y ajoute suffisamment d'acide sulfurique ! Mais ce n'est pas facile, l'humain se débat, l'humain crie, même ! Il refuse de se soumettre à cette condition absolument nécessaire à la survie de cette société civilisée et serait même enclin, au fond de lui, à avoir des idée pacifistes voire, pire, communistes !




La persuasion donne de bons résultats malgré tout et on à même réussit, sur certains rats de laboratoire à redévelopper le bacille de la haine. L'expérimentation humaine débute à peine et, malgré quelques effets secondaires assez inattendus (l'humain deviens supporter de foot, ressent un furieux désir de s'échapper de chez lui vers le 14 juillet pour aller s'affaler sur du sable trop chaud, il a des hallucinations chromatiques(-des bonshommes rouges dans les cheminées, des bleus à tous les carrefours, des jaunes derrière toutes les paires de tennis et des verts dans tous les champs qu'il tire le dimanche, quand il va à la chasse-), ça prend bien. La pilule est facile à avaler et le bacille se répand bien. Déjà, l'homme rejette tous ce qui ne vit pas comme lui, l'arabe du palier d'à côté qui ne fout rien (alors qu'il bosse tous les matins quand l'homme dort), le chat de la voisine qui s'oublie sur son paillasson, la voisine elle-même qui a le défaut, à 73 ans, d'être encore vivante et de l'obliger à payer des charges sur son salaire alors que l'homme aimerait avoir la totalité de son salaire uniquement pour lui, l'étudiant du deuxième qui ramène tous les jours de fières et jeunes gazelles virevoltantes que convoite l'homme... On s'est même aperçu que le bacille prenait encore plus le dessus lorsque l'homme se mettait au volant de sa voiture ou quand il se rendait au stade, le samedi, après avoir battu bobonne.




Alors, me direz-vous, pourquoi chercher d'autres solutions ? Le bacille de la haine est largement suffisant ! Il a même réussit à faire oublier à l'homme ses tendances contre nature que sont l'humanisme et le communisme. Mieux, ce nouveau bacille provoque un amalgame idéologique, une confusion mentale le poussant à croire que l'ultra libéralisme et la dictature d'un homme font partie de ces idéologies... Et bien parce que malgré toutes les tentatives faites pour inoculer ce bacille à la totalité de la population travailleuse, certains se sont auto immunisés ! Quelle que soit la méthode d'injection utilisée, avec ou sans anesthésiant télévisuel, certains organismes rejettent encore ce formidable espoir qu'est le bacille de la haine ! Pire, certains, que l'on croyait définitivement acquis se mettent à pousser des râles d'anti capitalisme primaire et semblent sur une voie d'immunisation ! Et on se retrouve avec des hommes lourds, contestataires, qui ne comprennent pas que l'intérêt de quelques uns doit primer sur celui du plus grand nombre, que l'élite est le stade suprême de l'évolution de l'homme et que l'homme complet, total, fini, se doit de porter des lunettes DolceGabana ou des gourmettes à 800 carat pour bien montrer son stade évolutif suprême. Non, ces pseudo hommes, ces pré hominiens, pensent encore que tous doivent profiter des richesses, que tous doivent profiter de l'éducation, que tous doivent profiter des soins, dans un égoïsme forcené qui leurs fait oublier un peu vite que ce monde délirant qu'ils prônent obligerais l'homme fini à partager ce qu'il a durement acquis à la sueur du front des autres et à réduire son train de vie : plus que 15 carats pour le bracelet (horreur), moins de 3000 paires de chaussures dans sa penderie (celle pour les chaussures), ne garder qu'une quinzaine de voitures (comment transporter toutes nos chaussures ???) et, le pire du pire, un seul lifting annuel pour nos femmes !!!




Ce qui est gênant, c'est que de tous temps, les bacilles de la haine ont été le seul moyen possible pour adapter cette majorité de sous hommes à notre système économique ! Moins utilisé ces derniers temps, la formule en était tombée un peu dans l'oubli, mais Mitterand et Chirac déjà, puis Sarkozy ensuite, ont permis de ramener cette solution sur le devant de la scène. On oublie pas que c'est ce bacille qui nous a sauvé, au début des années 30 en Allemagne, alors qu'une poussée de fièvre communiste ravageait nos fils et nos campagnes. L'effet fut radical et vite apprécier... On peut dire qu'il fit fureur ! Au point d'être reprise plusieurs fois, comme en Espagne, trois ans plus tard, au Chili au début des années 70, en Argentine... Après ça, quelques campagnes de rappel par ci par là et on était tranquille ! Le premier accrocs eu lieu en mars 1968, quand une poignée de barbares lança une campagne de vaccination dont les résultats ont commencé à se voir dès le mois de mai. On voyait fleurir partout ces contestataires aux cheveux longs... Encore, qu'il y ait des noirs, des blancs et autres n'est, en soit, pas grave, par contre, tous crachaient sur l'argent, c'est vous dire quelle régression ils avaient subit... Heureusement, nous avons réussit à ramener vers nous quelques brebis égarées mais la déliquescence était installée ! Et, comme je vous le disais tout à l'heure, l'inoculation ne fonctionne plus aussi bien !




Et c'est là que le dernier gouvernement a eu cette idée de génie : moderniser les bains douches ! En fait, cette idée a 60 ans, mais il fallait y penser ! Un peu d'acide sulfurique dans les baignoires et plouf, les gauchistes, communistes, anarchistes et autres dedans ! Nous devons juste faire attention qu'il n'y ai pas de fils de ministres ou de secrétaire d'état dans ceux qu'on baigne ! Par contre, avec notre président, pas de problème, la haine, chez lui, est génétique !




Alors nous conditionnons nos valets, ceux pour qui le bacille fonctionne le mieux, nous leurs donnons parfois de jolis costumes bleus ou kakis et poussons à la haine envers ces reliquats de la société grâce à une méthode d'auto suggestion mise au point par le docteur Lelaye qu'il a baptisée « temps de cerveau disponible ». On peut leur faire gober n'importe quoi avec ça ! Tiens, c'est dire, on a réussit à leurs faire croire que la Chine, malgré le capitalisme galopant, malgré la dictature, malgré les contrats passés avec nous, malgré la prise de contrôle du marché boursier américain est communiste ! Ça nous a bien fait rire !

ECONOMIQUE TA MERE (Anonyme)

Le mois de mars à vu, encore une fois, le prix des pâtes augmenter de 24 % et celui des oeufs de 17 %, sur un seul mois. L'ensemble des denrées de consommation aurait augmenté en moyenne, sur le même mois de plus de 5 % ! Notre gouvernement a donc décidé de prendre les choses en main et nous annonçait, avant même le vote de l'assemblée, que nous étions sauvé puisque la « loi sur la modernisation de l'économie » allait être mise en place...




Je ne sais pas vous, mais, pour ma part, dès que j'entends maintenant le mot « modernisation » dans la bouche d'un de nos gouvernant, je fais la grimace et je m'attends au pire. J'ai donc décidé d'aller faire un petit tour sur internet pour trouver ce qu'était cette loi et ce qu'elle apporterait de nouveau mais surtout quel blocage elle porterait à cette envolée des prix...




Alors, je sais, comme souvent, ce post est long mais néanmoins nécessaire et instructif, je dirais même qu'il va être une suite à la série que j'ai mise en place : « quelles sont les saloperies que notre gouvernement va nous mettre en place aujourd'hui ? »




Donc, qu'est ce que cette nouvelle modernisation que nous met en place ce gouvernement ? Je vais reprendre leur propre définition : « la loi (...) a pour but de stimuler la croissance et les énergies en levant les blocages structurels et règlementaires que connait l'économie ». Ça commence mal ! Trop de structures, trop de lois, ça ressemble à un discours libéral... Nous allons donc détailler tout ça !




Cette loi se présente en 4 volets et je détaillerai ces volets suivant l'ordre dans lequel ils sont présentés :




VOLET 1 – SIMPLIFICATION ET INCITATION À L'AUTO-ENTREPRISE




Je passerai rapidement sur ce volet, préférant me concentrer sur les trois suivants, bien plus instructifs. Retenons que ce volet porte sur la très petite entreprise (l'entreprise individuelle) et les PME. Pour le petit entrepreneur, cette partie pourrait sembler plutôt bonne puisqu'elle comporte un allègement des charges, une simplification des déclarations et démarches ainsi qu'une protection accrue des biens personnels (je ne m'engagerai pas sur le terrain du débat concernant l'ouvrier qui se met à son compte et fini par devenir son propre exploiteur, j'en ai déjà parlé et là n'est pas le sujet). Ce volet prévoit aussi le raccourcissement des délais de paiement limités à maximum 60 jours... sauf dérogation (bref, rien de bien nouveau et c'est pourtant un véritable boulet pour les TPE qui ne se sortent pas du carcan financier du paiement immédiat des matières premières nécessaires alors que leur production est payée à 45, 60 voire 90 jours).




Ce volet pourrait être intéressant sauf que (et je fait ici mon poil à gratter) :

  • Il prévoit l'ouverture du capital de ces sociétés non cotées aux fonds d'investissements à risque, les mêmes qui ont mené Kerviel en prison et dont je parle déjà ici. Bref, une ouverture à l'ultra libéralisme des PME, ce qui, vu la situation boursière actuelle et la voyoucratie pratiquée au sein de ces bourses, est effrayant !

  • Les allègements de charges comprennent des allègement portant sur des points essentiels tels que la formation continue pour les entreprises ayant de 1 à 29 salariés...

  • Ce volet comprends, enfin, un texte de loi concernant la suppression de l'interdiction de créer une entreprise suite à un délit financier...




Le bilan de ce volet, s'il n'est pas totalement négatif, comprends quand même déjà de sérieuses zones d'ombre alors qu'il est le plus honnête des 4 volets...




VOLET 2 – MOBILISER LA CONCURRENCE COMME NOUVEAU LEVIER DE CROISSANCE




Il s'agit d' « introduire davantage de concurrence dans les relations commerciales dans l'intérêt des consommateurs »




Voici donc le volet qui concerne le prix de nos pâtes et celui de nos oeufs, dont je parlais en début de post. Le problème, c'est que ce volet commence en fait par renforcer une loi mise en place le 3 janvier 2008 avec l'efficacité que l'on a pu constater depuis dans tous les commerces : non seulement cette loi mise en place par le gouvernement Sarkozy n'a pas fait baisser les prix, mais, au contraire, elle a même provoqué, ou plutôt assisté et servi, une augmentation vertigineuse des prix... Et voilà que le gouvernement veut la renforcer !!!




Elle donne aux grandes surfaces la possibilité de réintégrer les fameuse marges arrières (les avantages consentis par les fournisseurs pour figurer dans les rayons) dans le calcul du prix. Or, on doit malheureusement constater que cette possibilité n'est jamais appliquée et qu'il ne s'agit, là encore, que d'une incitation et pas d'une obligation. Dans une position de monopole, dans une situation ou les prix imposés aux producteurs sont tirés au plus bas, en dessous même du prix de production, alors que la marge est supérieure à celle pratiquée par un petit commerçant mais avec pourtant un prix de vente inférieur (le petit commerçant n'a pas les moyens de faire baisser les prix, lui ! D'ailleurs, il est hallucinant de constater que les prix de vente sont inférieurs dans les grandes surfaces à ceux pratiqués hors taxes par le fournisseur du petit commerçant !). On pourrait répondre qu'une concurrence accrue, portée par le même volet qui favorise le développement de grandes surfaces, pourrait obliger ces grandes surfaces à baisser leurs prix en tenant compte de ces marges arrières. C'est oublier les cas nombreux d'entente entre les grandes surfaces concurrente concernant les prix de vente ! Mais ces ententes, cette modernisation apporte-elle des armes pour lutter contre ce point illégal ? Euh, comment dire... Pas vraiment ? Non, en fait, elle la favorise, même, redéfinissant l'entente illicite de façon à ce que, juridiquement, elle soit inattaquable (d'où l'importance, je le redis ici, de la sémantique : changez un mot suffit à couler une loi car le terme employé sera alors tellement vague que les grandes surfaces, ici, pourrons argüer du fait qu'elles n'entrent pas dans la définition de ce terme !). Alors, on renforce les sanctions mais on fait disparaitre la faute ! Drôle de façon de lutter contre ce fléau !!!




Mieux, même, on officialise ici la pression qui pèse déjà dans les faits sur le producteur en légiférant sur la négociation qu'il mène « avec » le distributeur, actant des faits déjà pratiqués qui coulent l'agriculture !




Cerise sur ce gros gâteau offert aux grandes surfaces, on supprime les organismes de contrôle, dont la DGCCRF (Direction Générale de la Consommation de la Concurrence et de la Répression des Fraudes) afin de regrouper tous ces organismes en un seul « dans un soucis d'amélioration ». Déjà que les organismes existants n'avaient ni les moyens en personnel ni en temps de contrôler tout, en plus on réduit considérablement ces moyens... Mieux, même ! En effet, si cet organisme se permet d'aller un peu trop loin, on prévoit légalement, une censure étatique puisque le ministre de l'économie aura la possibilité de déjuger cet organisme !




Et pour les petits commerces ? Et bien, on ajoute 15 jours aux soldes durant lesquelles les petits commerçants pourrons vendre sans bénéfice (mais quand même plus cher que les grandes surfaces, cf ci-dessus) et on supprime, pour les commerces de quartier, la loi de 73 dites « programme national de développement et de modernisation des activités commerciales et artisanales » qui leur permettait de trouver quelques aides à l'installation ! Par contre, bien sûr, on allège les procédures d'installation pesant sur les grandes surfaces, cela va de soit !




À si, je suis mauvaise langue ! Les petits commerces pourront écouler un stock de marchandise à un prix réduit sans que cela soit considéré comme des soldes... dans le cadre d'une fermeture définitive, sans doute ?...




VOLET 3 – MOBILISER L'ATTRACTIVITÉ AU SERVICE DE LA CROISSANCE




Là, je crois que nos amis sans papier vont s'étrangler !!! Mais commençons en douceur...




Il est, pour notre gouvernement, primordial, vital même, de développer l'accès au très haut débit et aux nouvelles technologies de l'info par l'implantation partout de câbles de fibres optiques... Tous, nous le savons (et pas que de Marseille - © Desproges, je sais -). Il était donc urgent de retenir 3 des 42 articles de loi pour ce point !!! Et puis, il est sur que c'est un point qui permettra de relancer l'économie !!! Alors bravo, cette fois, au gouvernement pour de telles mesures courageuses et nécessaires ! Tiens, pour paraphraser Desproges, le très haut débit est aussi vital à l'homme qu'un vélo à un poisson rouge ! C'est dire son importance !




Par contre, la prochaine mesure va en énerver pas mal :




Il est nécessaire d'appliquer des « mesures relatives à l'attractivité économique pour la localisation de l'activité en France » ! Et quelles sont ces mesures ?




  • FAVORISER L'IMMIGRATION DES CADRES DE HAUT NIVEAU (!!!)

    • EXHONERER CES CADRES DE CHARGES À HAUTEUR DE 50 % DE LA RÉMUNÉRATION TOTALE

    • EXHONERER CES CADRES DE L'IMPÔT SUR LE REVENU À HAUTEUR DE 50 % POUR LE SALAIRE, LES DIVIDENDES, LES INTERÊTS, LES REDEVANCES PERÇUES ET LES PLUS VALUES IMMOBILIÈRES




Ce sont les association de sans papier qui défendent des types qui travaillent, paient des charges, paient des impôts et se font virer de France sans avoir aucun droit qui vont être contente d'apprendre qu'on peut faire de tels cadeaux aux riches étrangers qui, pour le coup, vont vraiment venir profiter du système : pas d'impôts, pas de charges et accueillit les bras ouverts... Décidément, notre président à fait un choix parmi les étrangers, ce n'est pas blanc ou noir, c'est riche ou pauvre !!! La France pays des droits de quoi, déjà ???




Avant dernier point de ce volet, « attirer les finances privées ». Il s'agit ici d'ouvrir, dans un premier temps, le financement d'organismes tels que université, hôpitaux ou musées, non seulement aux entreprises, mais aussi à l'ensemble des donateurs privés, quelle que soit leur origine, qui auront un DROIT DE REGARD sur l'utilisation des fonds placés ! La scientologie qui contrôle l'université, les associations anti-avortement plaçant dans les hôpitaux (ou Monsanto, pas mal non plus) et des créationistes ou des nazis contrôlant les musées, c'est pour demain ! Oui, merci Sarko !!!




Enfin, l'état, face aux problèmes liés aux statistiques fumeuses et fumistes contrôlera, par le biais d'un organisme de contrôle, justement, « l'indépendance, le respect, l'impartialité, l'objectivité, la confidentialité et la qualité des données des organismes de statistiques... » Non, ne riez pas ! Ce n'était pas le cas jusqu'ici ! Et puis au moins, maintenant, il sera clair que c'est bel et bien l'état qui vous ment en présentant ces chiffres tronqués !




Et enfin,




VOLET 4 – MOBILISER LES FINANCEMENTS POUR LA CROISSANCE




Premier point de ce volet : moderniser le livret A ! Je reviens rapidement sur ce point, mais je vous conseille la lecture de l'excellent article du canard enchainé dessus la semaine dernière ou encore la réaction d'onc'Bernard dans charlie hebdo...




il s'agit ici d'ouvrir le livret A à d'autre banques que celles d'état qui le pratiquaient jusqu'ici. Pourquoi pas, direz vous, le taux étant fixe, ça ne change rien pour nous ! Pas si sur ! En effet, ce placement a l'énorme avantage de servir à la construction de logements sociaux et, en ouvrant ce placement aux banques privées, l'état offre à ces banques 50 % de l'argent qui revenait à ces construction, ça fait ça de moins pour investir dans le social ! Pas étonnant après ça que l'on nous annonce qu'il faut diminuer le nombre d'habitants de ces logement, si on offre l'argent qui y revenait à ces banquiers !!!




Ensuite l'état veut « moderniser la place financière » pour « promouvoir les augmentations et les emplois et assurer une stabilité financière ». Comment, en ouvrant la place boursière totalement aux capitaux étrangers et en favorisant le libéralisme dans ce qu'il a de pire. Il va même jusqu'à rapprocher le droit de affaires français de celui des pires pays libéraux afin d'amener la France au niveau international ! Pour la finance, le droit doit être adaptable (ce n'est pas moi qui le dit, c'est le rapport accompagnant le projet de loi), c'est à dire malléable et pour tout dire, inexistant ! Sur que la finance ultra libérale aidera à augmenter les salaires (voir ici) ou à pérenniser l'emploi !!!




Enfin, pour finir cette énumération, on prépare légalement les entreprises de placement en vue de la mise en place de fonds de pension ouverts vers l'étranger. Enfin, ça concerne légalement les société d'assurance qui seront chargées de prendre le relai des prestations sociales d'ici l'an prochain, au rythme ou vont les choses !!! En espérant qu'elles auront alors plus de nez que nos énarques qui ont placé l'argent des retraites en actions et ont perdu 3 milliards d'euros...




Voilà ! Merci à ceux qui m'ont suivit jusqu'ici ! Encore une fois, ces mesures ne sortent pas de mon esprit mais du « PROJET DE LOI de modernisation de l'économie » (rèf. Gouvernementales : NOR : ECEX0808477L/Rose-1) et de l'exposé gouvernemental de traité (rèf. : NOR :ECEX0808477L/Rose-1).

































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À ceux qui ne sont pas encore parti déterrer des pavés ou peindre des pancartes, n'est-ce pas suffisant ? Parce que je n'ai, encore une fois, pas fini ! Devons nous continuer à faire confiance à ce gouvernement ?