On parle beaucoup des émeutes de la faim sur le post, comme sur beaucoup de sites traitant de l'actualité mais, si de nombreuses mesures d'accompagnement sont prônées, rien n'apparaît concernant les responsabilités de chacun dans la situation africaine. J'ai pensé qu'il serait peut-être bon de connaître les raisons qui ont fait de l'Afrique un continent sous développé malgré la richesse, notamment minière, de ce continent. Comment, alors que économiquement parlant, l'Afrique devrait être un des continent les plus riche, une telle misère est-elle possible ?
Nous allons prendre la République Démocratique du Congo, touchée directement par la crise alimentaire actuelle pour illustrer notre exemple, même si de très nombreux autres pays pourraient être cités...
Pourquoi ? Parce que la République démocratique du Congo est dotée d'une abondance de ressources minérales rares du nord-est au sud-est du pays (coltan, diamants, or, cuivre, cobalt, zinc, manganèse...), de ressources forestières et de faune (gorilles, okapis...) très riches et de vastes sols fertiles propres à l'agriculture (café, tabac, thé...).
L'histoire de ce pays n'est que l'exemple de la mise en place d'une corruption, d'un pillage organisé au profit déjà de l'armée, notamment lors du conflit armé durant les années 90, puis d'un système organisé de détournement de fonds, de fraude fiscale, d'extorsions de fonds, d'octroi d'options d'achat d'actions comme dessous-de-table et de détournements de fonds publics sous la direction de groupes assimilables à des organisations criminelles composés d'un petit noyau de dirigeants politiques et militaires, d'hommes d'affaires... Un système de guérillas est entretenu afin de maintenir ce pillage, profitant, bien sur directement au trafic d'armes dans la région (D'après les rapports des groupes d'experts au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'exploitation illégale des ressources naturelles en RDC).
Malgré un embargo, voté par le conseil de sécurité de l'onu, l'exploitation illicite des ressources naturelles continue à financer les trafics d'armes.
Les ressources forestières et la faune sont aussi directement touchés par les conflits maintenu afin de faire prospérer une « élite » d'exploiteurs. Ainsi, les 11 000 espèces de plantes, 409 espèces de mammifères, 1 086 espèces d'oiseaux, 1 069 espèces de poissons, 152 espèces de serpents, souvent uniques et rares sont menacés par les conflits (5 des 8 parcs classés au patrimoine de l'Unesco sont en frontière avec des pays convoitant les richesses congolaises)
Les seuls à profiter de ces richesses ne sont, bien évidement pas les populations. Les dirigeants corrompus et les grandes sociétés minières étrangères se partagent le gâteau en une part inégale. 30 % pour les dirigeants, le reste pour les étrangers. Pour exemple, puisqu'il est ici parlant, les société minières canadienne (Anvil, Banro, Barrick Gold, Emaxon, Kinross, etc..) détenant 53 % des parts des exploitations minières congolaises, manne leurs rapportant près de 300 milliards de dollars (en valeur boursière actuelle), et n'hésitant pas à encourager les guerres locales en soutenant à la fois, dans les années 90, le président Mobutu et son rival direct Laurent-Désiré Kabila, menant les troupes rebelles dans l'est du pays.
Cette situation abouti à voir un pays regorgeant de richesses, capable, comme de nombreux pays africain, de subvenir à ses besoins et d'échanger ses richesses contre les denrées qui lui manque maintenu pour le profit de quelques uns dans une misère extrême pour la majorité des populations.
Le système capitaliste profite, lui, grâcement de la situation. Les dirigeants, déjà, mais surtout les sociétés capitalistes étrangères (ici principalement canadiennes) qui tirent un profit considérable de la situation économique et sociale catastrophique du pays sans aucune morale (relevé par M. Deneault, à la tête du collectif Ressources d'Afrique) en appuyant, soutenant les guérillas pour maintenir leurs profits. Les vendeurs d'armes, Russe notamment, profitent aussi directement de la situation puisqu'une grande partie des « revenus » dégagés par les dictateurs en place (les fameux 30 %) servent, même pendant l'embargo de 2002 à 2005, à armer ces guérillas.
La population se trouve donc aujourd'hui confrontée directement à l'augmentation faramineuse des prix des denrées de consommation (blé, riz...) sans aucun moyen financier pour y faire face. Quand on connaît la part de responsabilité jouée par la spéculation dans l'augmentation des prix à la consommation ainsi que la part de responsabilité des mêmes capitalistes dans le fait que cette population soit maintenue dans une misère la rendant incapable de se nourrir, on ne peut que se poser de sérieuses question face à ceux qui nous annoncent qu'il faut « moraliser » l'économie ! Peut-elle être moralisée ? N'était-il pas évident qu'armer à la fois le pouvoir en place et les rebelles s'opposant à ce pouvoir allait aboutir à une situation catastrophique pour les populations ? Arrêtons de nous voiler la face ! Ce système ne peut et ne veut pas être moralisé ! Ce serait une baisse des bénéfices pour ces capitalistes et ils ont largement prouvé que le bénéfice passait avant même la vie des populations !
Alors, j'ai parlé ici de la République Démocratique du Congo, mais une grande majorité des pays africain est dans le même cas ! La France a même de sérieuses responsabilités dans de nombreuses crises africaines (notamment lors du génocide du Rwanda), responsabilités identiques à la responsabilité canadienne dans la crise congolaise.
vendredi 25 avril 2008
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